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Police-Justice

Procès des Insoumis: Me Dupond-Moretti s'en prend à la "logique paranoïaque" de Mélenchon

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Me Eric Dupond-Moretti, avocat de trois policiers ayant participé à la perquisition du siège de la France insoumise, a plaidé devant le tribunal correctionnel de Bobigny ce vendredi en fin de matinée.

Me Éric Dupond-Moretti tempêtait encore en sortant du tribunal correctionnel de Bobigny, où il venait de plaider lors du second jour du procès relatif aux altercations au cours de la perquisition de la France insoumise en octobre 2018. L'avocat y défend trois des policiers présents sur place lors de cette opération qui avait vu Jean-Luc Mélenchon et cinq de ses proches s'emporter contre la procédure. Rappelant la nature prêtée par le chef des insoumis à ces audiences, Eric Dupond-Moretti a d'abord lancé: 

"Il dit que c'est un procès politique et quand on est face à un procès politique, on fait une défense de rupture et on dit au tribunal: 'Je n’accepte pas que vous me jugiez'. Mais il ne va pas jusque-là. Quand je lui ai posé la question hier, il a dit: 'Ah non, je n’ai confiance en personne mais peut-être que le tribunal…'. Il faut savoir: c'est un procès politique ou ce n’est pas un procès politique?"

Dans les derniers instants de ce procès où les images ont joué un rôle majeur, le conseil a affirmé: "Ils n'imaginaient pas monsieur Mélenchon et ses comparses qu'en rameutant la presse et qu'en filmant cette perquisition ils allaient forger la plus belle des preuves de leur culpabilité. Il y a tout dans le film: un procureur bousculé, des policiers injuriés, on a la rébellion, on a tout."

L'avocat parle d'une "logique paranoïaque" 

Eric Dupond-Moretti a alors asséné:

"Mais ils ne veulent pas reconnaître car ils sont là pour sauver leur parti, ce que je peux comprendre. Il y a même des tweets qui sortent du portable de Jean-Luc Mélenchon pendant qu'il est à la barre. C’est bien la preuve que l’on répond pour l’électorat, non pas pour le tribunal. C’est comme le prévenu qui ne veut pas reconnaître les faits car il y a sa famille dans la salle."

Il a ensuite évoqué les attentes qu'il nourrissait: "Il s’en est pris aux avocats, à tout le monde avec un mépris souverain. On demandait qu’il se retourne et leur dise: 'Voilà, on a déconné, excusez-moi'. Non, il ne peut pas le faire ça, parce que c'est le Lula français. Il est dans une espèce de logique paranoïaque. Tout ce qui est intervenu dans cette perquisition est contre lui."

Il a lâché ses derniers coup contre "une défense incroyable, totalement dirigée vers les quelques militants qui sont là" d'une personnalité politique venue "faire un congrès politique" mais se "trompant d'enceinte", tandis qu'il demandait "une condamnation".

Robin Verner