Procès de Cédric Jubillar: les enfants attendent de leur père "des réponses claires" à des questions "qui les hantent"

"Est-ce que maman est partie?" Alors que le procès de Cédric Jubillar, suspecté du meurtre de sa femme Delphine, s'est ouvert ce lundi 22 septembre devant les assises du Tarn, les deux enfants du couple attendent "des réponses claires à des questions qui les hantent", explique leur avocat, Laurent Boguet, sur BFMTV à la fin de la première journée.
"Ils ont été immergés dans la nuit du 15 décembre dans une authentique tragédie racinienne. Après cinq ans d'attente, ils sont résolus à imaginer que leur maman ne reviendra pas", assure-t-il.
Au moment de la disparition de Delphine Jubillar, dont le corps n'a pas été découvert, Louis avait 6 ans, et sa sœur 18 mois. Le garçon "a besoin de réponses claires à des questions qui le hantent comme 'est-ce que maman est partie?'"
"De misérables lettres"
Aussi, les enfants du couple "ne comprennent pas pourquoi leur père leur a si peu écrit". Louis ne comprend pas pourquoi son père "a parlé à deux dames en prison mais, à moi, il ne m’a jamais parlé", rapporte son avocat, qui précise que Cédric Jubillar s'est "contenté de misérables lettres, peu nombreuses et dont le fond est indigne".
"Il faut que ce procès réponde aussi aux attentes de ce tout petit bonhomme et de cette toute petite fille", plaide leur défense. "Comment doivent-ils regarder leur père?"
Laurent Boguet explique que Cédric Jubillar "avait une relation extrêmement dure avec son fils". "Il pouvait mal lui parler et joindre le geste à la parole, lui tirer les oreilles, lui adresser des taloches, des coups de pied dans les fesses, et la punition quasiment rituelle qui consiste à placer l'enfant à genoux sur des briques de Lego avec les mains derrière la nuque pendant plusieurs minutes", énumère-t-il.
Si Cédric Jubillar avait "un rapport autoritaire" avec son fils, ce dernier "n'accable pas son père", "il est très nuancé, ce qui donne beaucoup de poids au témoignage qu'il a pu livrer".
"Il s'en veut de ne pas avoir réagi différemment"
Contrairement à ce qu'explique son père, le jeune garçon a raconté avoir vu la relation entre ses parents se délitait. "Il y avait des altercations, il se croyait obligé d'intervenir pour y mettre un terme, et je l'ai entendu dire qu'il s'en veut de ne pas avoir réagi différemment la soirée où il a vu pour la dernière fois sa maman", assure Laurent Briguet.
"Il fait du bruit derrière cette porte séparative pour attirer l'attention du couple, (...) il se précipite dans sa chambre, une main vient fermer la porte, il va s'endormir et il se le reproche".
De son côté, Cédric Jubillar nie toute implication dans la mort de sa compagne. Le procès se poursuit ce mardi avec l'audition des premiers enquêteurs qui se sont penchés sur la disparition de l'infirmière de 33 ans, en décembre 2020.