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Police-Justice

Prisons bloquées: les surveillants à bout de nerfs

Les forces de l'ordre en train de déloger des surveillants devant l'une des entrées de Fleury-Mérogis, mardi.

Les forces de l'ordre en train de déloger des surveillants devant l'une des entrées de Fleury-Mérogis, mardi. - -

L'UFAP, principal syndicat a appelé au "blocage de l'institution pénitentiaire" mardi, pour protester contre les conditions de travail et de sécurité "insupportables". Un appel récurrent, resté vain jusqu'à présent.

L'appel au "blocage des prisons" lancé par le principal syndicat de surveillants, l'UFAP, a été entendu. Mardi matin, plus d'une dizaine de centres pénitentiaires avaient déjà subi des perturbations. La raison de leur colère: des conditions de travail et de sécurité jugées "infernales" et "insupportables", entre insultes, agressions, et heures sup'.

Dans l'Essonne, l'entrée de la prison de Fleury-Mérogis, où est incarcéré le rappeur Rohff dans l'attente d'un jugement, a été brièvement bloquée vers 6 heures du matin. Délogés par les forces de l'ordre, les surveillants se sont ensuite déplacés devant l'entrée du public afin de bloquer les parloirs des avocats, laissant cependant les familles rendre visite aux détenus.

A Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, une quarantaine de surveillants ont incendié plusieurs rangées de pneus dès 6h30 devant l'entrée de la prison avant d'être repoussés dans le calme par une vingtaine de CRS. Même situation à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas. "Nous dénonçons les agressions croissantes et les sous-effectifs en personnels qui font qu'à Villefranche, il y a eu plus 30.000 heures supplémentaires en 2013", s'est indigné Dominique Verrière, secrétaire local UFAP-UNSA Justice.

Un suicide qui aurait pu être évité?

Dans le Sud-Est de la France, le syndicat a mobilisé "plus de 550 personnes", qui ont bloqué "dix établissements sur la région" Paca et Corse, dont la prison des Baumettes, à Marseille. "Nous avons des agressions un jour sur deux!", exhorte le syndicaliste Thierry Serra. Dernière en date, raconte-t-il, un gardien des Baumettes a été frappé samedi à la tête avec un pot de Nutella.

Une tension extrême illustrée mardi par le suicide d'un détenu au centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet, près de Rennes, rapporté par Ouest-France. L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, était condamné à une longue peine. Selon l'UFAP, il était régulièrement victime de racket et de menaces de la part des autres détenus. Pour le syndicat, interrogé par le quotidien régional, "si les effectifs étaient plus nombreux, un tel drame aurait pu être empêché. Aujourd'hui, à Vezin, c'est la jungle."

Alexandra Gonzalez avec AFP