Prisons attaquées: le gouvernement veut que l'État puisse porter plainte "en lieu et place de l'agent" pénitentiaire

Après les multiples attaques de prisons françaises ces derniers jours, l'heure pour le gouvernement de légiférer. C'est en tout cas la volonté de Laurent Marcangeli, ministre de l'Action publique, en déplacement ce mercredi 23 avril au centre pénitentiaire de Luynes, en Indre-et-Loire.
Le ministre souhaite apporter des "modifications à la protection fonctionnelle des agents". "Ce que je vais proposer (...), c'est légiférer pour faire en sorte que l'État porte plainte en lieu et place de l'agent si celui-ci ne souhaite pas le faire", explique le ministre à BFM Marseille Provence.
"Le moral bas" des agents pénitentiaires
"Aujourd'hui, un agent est obligé de faire un certain nombre de démarches lorsqu'il est victime d'agression. Il doit aller porter plainte lui-même", déplore le ministre qui veut "faciliter la vie des agents victimes d'agression sur l'ensemble de la fonction publique".
"L'État sera à ses côtés pour que ses droits soient respectés", argumente-t-il pour un projet de loi "pas très épais et pas très long".
Lors de son déplacement dans ce centre pénitentiaire touché, comme d'autres, par des violences, le ministre a constaté "le moral bas" de "nos agents publics dans la pénitentiaire". "Ils ont besoin de davantage de moyens d'abord à l'intérieur même des établissements où il y a des sous-effectifs et une surpopulation carcérale", plaide le ministre. Ce dernier a rappelé les faits de "détérioration de biens appartenant à des agents, des noms divulgués sur les réseaux sociaux et des menaces".
"Je suis à leur côté (...), le message est le suivant: 'vous n'êtes pas seul'", poursuit Laurent Marcangeli.
Ce mercredi sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a indiqué que quelque "65 faits" ont été commis depuis le 13 avril autour de centres pénitentiaires et leurs agents, mobilisant "125 enquêteurs".