Prison des Baumettes: améliorations nettes mais "fragiles"

L'intérieur de la prison des Baumettes, en mars 2013. (photo d'illustration) - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Des conditions de détention "inhumaines" avaient été dénoncées lors de la première visite. Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue, a cette fois constaté de nets progrès sur les conditions matérielles et de fonctionnement du centre pénitentiaire des Baumettes.
Dans un rapport de près de 500 pages publié ce jeudi, le Contrôleur rend compte de sa première visite, en octobre 2012, ainsi que d'une seconde, en septembre 2013.
Après la première visite, l'Observatoire international des prisons (OIP) avait obtenu que l'Administration pénitentiaire soit condamnée à trois reprises, par la justice administrative, à réaliser des travaux dans l'établissement. Depuis, des travaux ont effectivement été entrepris pour remédier aux carences les plus sérieuses et un nouveau bâtiment a été mis en chantier. Il devrait accueillir environ 400 détenus à partir de 2016 (l'établissement flirte avec les 2.000 au total).
Des cellules et des coursives rénovées
"L'analyse conduite par la nouvelle équipe de direction et les mesures prises en conséquence sont de nature à remédier en profondeur et structurellement aux graves dysfonctionnements de l'établissement et aux atteintes aux droits fondamentaux des détenus qui en sont la conséquence", résume le rapport.
Pour autant, "si les mesures prises et envisagées sont pertinentes, les conditions de leur mise en oeuvre et la pérennité de leurs effets sont, à ce jour, fragiles", ajoute-t-il. Le Contrôleur a notamment relevé que 199 des 317 cellules du bâtiment A, le principal édifice du centre pénitentiaire, avaient été rénovées, ainsi que ses coursives.
Par ailleurs, le colmatage des trous et un passage plus fréquents des équipes dédiées a permis de faire diminuer "remarquablement" la présence de rats et de cafards, qui proliféraient lors de la première visite.
Moins d'odeurs et de détritus
De manière générale, les observateurs du CGLPL ont relevé de "profonds changements en matière d'hygiène", symbolisés notamment par la disparition de certaines odeurs et la diminution du volume des détritus au pied des façades.
Quant aux violences au sein de l'établissement, le nombre d'incidents est globalement stable mais des mesures ont été prises pour mieux gérer les flux, en particulier pour les promenades. Le Contrôleur salue une "dynamique collective qui ne s'est pas essoufflée", mais prévient que, réalisés dans l'urgence, les travaux de rénovation sont "d'une qualité médiocre ou insuffisante".
Il souligne aussi que de fortes incertitudes pèsent sur le financement du complément des travaux.