Pour son avocat, Redoine Faïd "n'est pas un tueur de policiers"

L'avocat de Redoine Faïd, évadé du centre pénitentiaire de Réau en Seine-et-Marne dimanche, a tenu à lancer un "appel au calme" ce lundi sur notre antenne. Le braqueur multirécidiviste "n'est pas un tueur de policiers", a soutenu Me Raphaël Chiche, qui l'a défendu lors de son procès en appel.
"Nous ne pouvons pas le présenter de manière romanesque ou de manière lyrique, bien évidemment. Mais nous sommes obligés de prendre acte d'une certaine réalité juridique: il n'a jamais été condamné pour des faits de meurtre ou d'assassinat", a-t-il souligné.
Le 13 avril dernier, Redoine Faïd a été condamné en appel à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir été "l'organisateur" d'un projet de braquage d'un fourgon blindé le 20 mai 2010, et qui avait très mal tourné. Au cours de l'opération, les braqueurs avaient mitraillé une voiture de police, tuant une policière municipale de 26 ans, Aurélie Fouquet.
"Un appel au calme doit être énoncé"
Raphaël Chiche a précisé sur notre antenne qu'un pourvoi en cassation, dernier recours possible dans une affaire judiciaire, était en cours d'instruction et que Redoine Faïd restait présumé innocent.
"Ça ne retire rien à la dangerosité dont il peut peut-être, éventuellement, potentiellement, faire montre, mais en tous les cas je crois qu'un appel au calme doit être énoncé, dans la mesure où il n'est pas impossible qu'il puisse être interpellé", a déclaré son conseil. "Que ceux qui auront la charge de l'interpeller n'oublient jamais que monsieur Redoine Faïd n'est pas un assassin de policiers."
L'avocat a notamment dénoncé "un certain nombre de politiques (...) qui le présentent de manière péremptoire comme étant l'assassin de madame Aurélie Fouquet" et s'est inquiété d'une "information qui est diffusée de manière erronée dans l'esprit des uns et des autres, de l'opinion publique, voire peut-être des forces de l'ordre".
Une interpellation "sans haine, sans colère"
Egalement présent sur le plateau de BFMTV, l'ancien sous-directeur de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) Bernard Petit, qui avait dirigé traque de Redoine Faïd lors d'une précédente cavale, a assuré que l'interpellation de Redoine Faïd se ferait "sans haine" et "sans colère". "Naturellement, tout est fait pour prendre les gens dans de bonnes conditions, c'est-à-dire sans avoir de blessés autour, sans tuer les gens", a-t-il insisté.
"Ça a été fait en ce sens la première fois où on l'a interpellé dans sa cavale, c'est-à-dire avec un luxe de précautions pour qu'il n'arrive rien, y compris à l'intéressé", a-t-il rappelé.
Plus de 24 heures après son évasion de la prison de Réau à bord d'un hélicoptère, Redoine Faïd reste introuvable. Avec ses complices, ils ont continué leur cavale à bord d'une Renault noire, retrouvée incendiée, puis d'un Kangoo blanc, aussi découvert brûlé lundi en fin de matinée.