Pollution à Paris: ouverture d'une enquête préliminaire

Pour faire face à la pollution, les autorités avaient mis en place la circulation alternée - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Le pic de pollution de la semaine dernière est-il un "scandale sanitaire" comme le dénonce "Ecologie sans frontière"? C'est ce que les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) vont tenter de déterminer, après l'ouverture lundi d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris. Cette enquête est la conséquence de la plainte au pénal déposée le 12 mars par l'ONG écologiste.
Perquisition jusque dans les ministères?
Les enquêteurs auront pour première mission de préciser les contours de cette plainte: ils tenteront notamment de s'assurer qu'une incrimination pénale est susceptible d'être trouvée, et à qui elle pourrait être éventuellement imputée.
Dans un premier temps, ils solliciteront l'Institut de veille sanitaire (InVS) et diverses administrations concernées. Ils se feront également préciser "des éléments de contexte et techniques sur les termes de la plainte" par l'association qui l'a déposée, a expliqué la source judiciaire.
La plainte "d'Ecologie sans frontière" est une démarche symbolique intervenue au moment où les seuils maximums sur les particules fines étaient dépassés dans plusieurs zones urbaines, notamment à Paris.
"Si un magistrat prend ça à coeur, il peut aller perquisitionner dans les bureaux d'études des constructeurs (automobiles) ou dans les ministères", avait déclaré le vice-président de l'ONG Nadir Saïfi.
Des amendes de plusieurs dizaines de millions d'euros
Cette plainte avait toutefois reçu un accueil mitigé parmi les associations de défense de l'environnement, beaucoup doutant de l'efficacité de la démarche.
Quelques jours après son dépôt, le 17 mars, la circulation alternée avait été imposée dans la capitale et sa petite couronne, une mesure rarissime.
En raison de dépassements trop fréquents des valeurs limites européennes pour ces particules fines, la France risque une condamnation et pourrait prochainement devoir régler des amendes de plusieurs dizaines de millions d'euros.