Pas-de-Calais: un octogénaire agressé au couteau par un autre résident de son Ehpad

L'Ehpad des Lilas à Marck, dans le Pas-de-Calais, en avril 2019 - Google Streets
Une violente attaque. Un homme de 85 ans a été agressé au couteau par un autre résident de son Ehpad, situé à Marck, dans le Pas-de-Calais, rapporte mercredi Nord Littoral. Sa famille a décidé de porter plainte pour maltraitance et non-assistance à personne en danger.
L'agression se déroule vendredi 17 mars aux alentours de 20h45. Alors que l'équipe de jour et celle de nuit se passent le relais, un résident de la maison de retraite des Lilas s'en prend à l'un de ses congénères. Rémy Delbart, 85 ans, reçoit plusieurs coups de couteau au visage.
Rapidement, l'homme est pris en charge par les infirmiers présents sur place. L'arme, un couteau rond, appartient à la résidence et a visiblement été volée au moment du dîner.
Le visage marqué par des entailles
La famille de Rémy Delbart est informée de cette agression seulement le lendemain. Son fils, Franck, assure que le personnel lui adresse alors un discours rassurant sur l'état de son père.
"L’infirmière-cadre me dit que ce ne sont que des plaies superficielles. Impressionnant, mais pas grand-chose", indique-t-il au journal local.
La fille du retraité lui rend visite dans la journée et se dit cependant sous le choc lorsqu'elle découvre le visage de son père, marqué de nombreuses entailles.
Une consultation en simple visio
Les enfants de Rémy Delbart décident de porter plainte pour non-assistance à personne en danger et maltraitance au commissariat de Calais. La famille de l'octogénaire déplore en effet le défaut de personnel lors de la passation entre les deux équipes.
Elle estime par ailleurs que l'octogénaire n'a pas été prise en charge correctement, étant simplement examiné en visio par un médecin. Le praticien, absent de l'Ehpad au moment de l'agression, devait effectuer une visite au cours du week-end. Mais elle n'a pas lieu et la famille de Rémy Delbart doit appeler SOS Médecins samedi soir.
L'octogénaire est également examiné par un médecin légiste quatre jours après son agression. Le praticien constate notamment un hématome au niveau de l'abdomen chez la victime et note que son canal lacrymal a été touché.
"Passé deux fois entre la vie et la mort"
"La famille est complètement retournée", confie aujourd'hui encore Valérie Bonnard, fille de l'octogénaire.
Rémy Delbart venait tout juste de rejoindre l'Ehpad en janvier dernier, la maladie d'Alzheimer lui ayant été diagnostiquée quelques années plus tôt.
Les proches assurent que cet épisode n'est pas le premier défaut de pris en charge qu'ils notent concernant leur père. Il avait en effet été retrouvé par terre une nuit, victime d'une détresse respiratoire.
"Quand on a décidé de l’emmener là-bas, on s’est dit qu’on allait pouvoir souffler un peu, qu'il serait entre de bonnes mains et on s’aperçoit qu’il est passé deux fois entre la vie et la mort", s'agace son fils.
Le transfert de l'agresseur toujours en suspens
Interrogé par Nord Littoral, l'Ehpad rappelle que l'octogénaire est pris en charge dans leur établissement au sein d'une unité dédiée aux résidents souffrant de dégénérescences neurologiques.
"Il arrive qu’il y ait des agressions, c’est quelque chose de courant", assure la directrice Audrey Darras.
Elle précise cependant que l'auteur des coups, après avoir été un temps hospitalisé à Calais, doit être transféré dans une autre unité, en raison de l'agression. Si la procédure a été lancée "en urgence", elle n'est pas encore effective par manque de place. L'agresseur fait en attendant l'objet d'une surveillance renforcée au sein de l'Ehpad, selon l'établissement.