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Police-Justice

"On a été maladroits": le mea culpa de l'avocat de Jonathann Daval

Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann Daval.

Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann Daval. - Sébastien Bozon - AFP

L'avocat de Jonathann Daval est revenu sur sa stratégie de défense et sur les "erreurs" commises en termes "de communication". Erreurs qu'il dit, malgré tout, ne pas regretter.

Très critiqué pour avoir émis des doutes quant à l'innocence de son client en devançant les aveux de Jonathann Daval, tout en dressant un portrait assez élogieux du jeune mari et gendre, Me Randall Schwerdorffer est revenu sur sa stratégie, lundi sur RTL. S'il confesse "des erreurs", avoir été "maladroit" et avoir "réagi dans l'émotion", le défenseur dit ne rien regretter. Il jure aussi que s'il a été "dépassé par l'emballement médiatique" il ne l'a "pas (été) par l'affaire".

Devant les preuves accablantes qui s'accumulaient contre Jonathann Daval soupçonné du meurtre de son épouse Alexia, l'avocat explique avoir pris les devants.

Ainsi, dit-il au micro de RTL: "À partir du moment, où dès 10 heures du matin, étaient sorties des preuves accablantes dans la presse nationale, soit j'étais complètement autiste (...), soit je commençais à envisager la culpabilité de Jonathann Daval pour pouvoir essayer d'expliquer et de l'humaniser au maximum au moment des aveux."

Du prétoire aux plateaux

Le praticien du droit qui convient n'être pas un "professionnel de la communication" revendique "le droit de se tromper". Il estime aussi qu'aujourd'hui, "un procès ne se joue plus uniquement devant les tribunaux, mais aussi devant l'opinion publique". Regrette-t-il cet état de fait?

Ces "maladresses" de communication comme il les qualifie lui-même, ont-elles finalement servi la cause de son client? En qualifiant "d'accident" le fait d'avoir étranglé Alexia Daval, en parlant d'une personne "formidable" pour qualifier le mari qui a avoué l'homicide puis sa volonté de camoufler le crime présumé, il n'est pas certain que la stratégie "d'humanisation" de Jonathann Daval ait été bien comprise. D'ailleurs, Randall Schwerdorffer avait déjà, sur notre plateau, commencé à rectifier le tir. "Le mot 'accident' est effectivement très mal passé car sorti de son contexte et inapproprié", avait-il déclaré.

Des associations de défense des droits des femmes, et jusqu'à Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à Egalité entre les femmes et les hommes, s'étaient inquiété de ce qui revenait à mettre en accusation la victime et à victimiser le présumé meurtrier. Autant de questions que prendra ou non en compte le jury populaire qui aura à juger du cas Jonathann Daval.
David Namias