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Police-Justice

Nantes: quand les policiers peuvent-ils faire usage de leur arme?

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Deux version s'affrontent sur les événements survenus à Nantes mardi soir, où un jeune homme a perdu la vie. Le secrétaire général de la CGT-Police expose deux cas de figure où l'usage des armes de la police diffère.

Quand et comment les policiers ont-ils le droit de se servir de leurs armes? Deux jours après la mort d'un jeune homme, touché par balle par un policier à Nantes lors d'un contrôle, des questions se posent sur la manière dont les agents de police peuvent utiliser leurs armes à feu. Alexandre Langlois, secrétaire général de la CGT-Police, expose ce jeudi pour BFMTV deux cas de figure.

La légitime défense

Elle ne nécessite pas de tirs de sommation, "parce que c’est une réaction d'un quart de seconde (...) Il y a une menace, la personne recule, des CRS sont déployés dans le quartier parce qu’il y a eu des armes qui ont circulé, donc il peut y avoir des dangers pour la population autour."

La sommation

Un policier peut avoir recours à des tirs préventifs dans un autre cas: "Quand un véhicule n’obtempère pas, il prend la fuite et peut commettre des actions de tuerie par la suite on peut faire des sommations pour l’arrêter."

  • Peut-on tirer dans des pneus?

Le syndicaliste est par ailleurs revenu sur les événements de mardi. Le jeune homme se déplaçait en voiture lorsqu'il s'est fait tirer dessus. Pourquoi avoir tiré sur lui, et pas sur le véhicule? "Parce que dans notre formation, nous n'avons pas à tirer dans les pneus", explique Alexandre Langlois.

"Si jamais on a une balle perdue qui ricoche dans le pneu ou dans la carrosserie, qui part et qui tue un passant, on sera responsable." De fait, d'après lui, les policiers doivent viser un individu: "On vise normalement le tronc pour être sur de toucher la personne."

Un flou juridique? 

Le syndicaliste demande à ce que le cadre dans lequel les policiers peuvent utiliser leur arme soit spécifié. "Si on est armé, c’est qu’on peut avoir besoin de l’utiliser. Sinon on ne nous met pas d’arme", explique-t-il d'abord, avant d'ajouter:

"Il y a un cadre légal pour l’utiliser. À notre sens il est flou. Il pourrait être plus précis. (...) Un voleur, quand il arrive au tribunal, qu’il soit condamné ou pas il sait qu’il a volé. Un policier, quand il arrive au tribunal, il ne sait pas légalement s’il a fait usage correctement de son arme dans un cadre légal."

Deux versions s'opposent sur les événements de mardi soir. Les forces de l'ordre affirment que le jeune homme a tenté de se soustraire aux policiers en entamant une marche arrière dangereuse pour son environnement. Des habitants, quant à eux, assurent que personne n'a été percuté. Ce jeudi, le policier auteur du tir a été placé en garde à vue.

B.P.