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Police-Justice

Mort de Zineb Redouane: sa famille porte à nouveau plainte pour contester l'enquête

Une pancarte en hommage à Zineb Redouane, le 27 avril 2019 à Marseille.

Une pancarte en hommage à Zineb Redouane, le 27 avril 2019 à Marseille. - Gérard Julien - AFP

La famille de l'octogénaire morte en décembre à Marseille après avoir été touchée par une grenade lacrymogène conteste qu'une caméra de surveillance ait été hors d'usage ce jour-là.

Les proches de Zineb Redouane, une femme octogénaire morte après avoir été touchée par une grenade lacrymogène, à Marseille en décembre dernier, ont déposé une nouvelle plainte pour "faux en écritures publiques aggravés", contestant qu'une caméra de surveillance ait été hors d'usage comme l'écrit l'IGPN. 

Selon la plainte, déposée le 5 juillet par Me Yacine Bouzrou, révélée par Le Parisien et dont l'AFP a eu copie, la caméra de surveillance la plus proche de la scène du drame, le 1er décembre 2018, a été déclarée "inopérante" par les enquêteurs de l'IGPN qui ont conduit l'enquête préliminaire.

Sur les images des autres caméras, aucune identification n'est possible. "La seule caméra qui n'aurait pas fonctionné le jour des faits serait donc celle qui était positionnée à proximité immédiate du lieu d'où la grenade lacrymogène a été tirée", selon la plainte.

Une première plainte en juin pour "dissimulation de preuves"

Fin juin, quatre des cinq enfants de Zineb Redouane ont déposé une première plainte contre X pour "dissimulation de preuves". Le capitaine des CRS présent lors de la manifestation avait refusé de transmettre aux enquêteurs de l'IGPN les fusils lanceurs de grenades utilisés le 1er décembre, lors de la manifestation en marge de laquelle l'octogénaire avait été grièvement blessée.

Ses proches accusent aujourd'hui les enquêteurs de vouloir "entraver la manifestation de la vérité dans l'enquête sur les circonstances" de sa mort.

"Toutes ces manoeuvres, armes non expertisées, caméra hors service, faux procès verbaux, s'apparentent à une association de malfaiteurs en vue de commettre des faits de faux en écriture publiques aggravés et dissimulation de preuves", a estimé l'avocat de la famille auprès de l'AFP. Il accuse aussi le procureur de la République de Marseille "d'avoir tenté d'étouffer l'affaire".

Me Yacine Bouzrou demande que les deux dernières plaintes soient réunies dans la même procédure, dont il demandera le dépaysement "dans la mesure où il sera indispensable d'auditionner les membres du parquet de Marseille qui ont dirigé l'enquête préliminaire".

Zineb Redouane est morte à l'hôpital, le 3 décembre 2018, deux jours après avoir été grièvement blessée par une grenade alors qu'elle se trouvait à la fenêtre de son appartement. En bas de son immeuble, de violents incidents avaient éclaté après des manifestations contre l'habitat insalubre, pour le climat, et une autre des gilets jaunes.

L'enquête est en cours de dépaysement, notamment en raison de la présence le soir des faits sur le terrain d'un vice-procureur de Marseille, qui avait été chargé ensuite du début de l'enquête.

L.A., avec AFP