Mort de Nahel: des syndicats de police appellent à respecter la "présomption d'innocence"

"Le policier, comme tout citoyen, a le droit à la présomption d'innocence". Après la mort de Nahel à Nanterre mardi, tué par un tir de policier lors d'un contrôle routier, le syndicat policier Alliance a vivement critiqué les réactions de certaines personnalités, dont Emmanuel Macron.
Le chef de l'État avait qualifié le drame d'"inexplicable" et "inexcusable", semblant mettre en cause les forces de l'ordre. Sa Première ministre, Élisabeth Borne, a elle dénoncé une intervention policière "manifestement pas conforme aux règles".
"Il est inconcevable que le président de la République, comme certains responsables politiques, artistes ou autres bafouent la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice en condamnant nos collègues avant même que celle-ci ne se prononce", indique Alliance dans son communiqué.
"Laisser la justice faire son travail"
"Il faut laisser la justice faire son travail convenablement sans que tout le monde y aille de sa petite déclaration", a exhorté le syndicaliste Yohan Maras sur BFMTV.
Le syndicat Unité SGP Police-FO dénonce de son côté "les récupérations politiques, les réactions de certains artistes voire même de sportifs" qui "encouragent la haine anti-flics".
Interrogée à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen a tenu des propos similaires ce mercredi. La cheffe du groupe de députés RN s'est "étonnée de la rapidité de la prise de position" d'Emmanuel Macron.
"Le président aurait dû avoir la prudence de laisser la justice faire son travail, comme le précise la Constitution (...) Qu'il prenne le risque d’empiéter sur la séparation des pouvoirs, ça pose problème", a-t-elle jugé.
Après la mort de Nahel, plusieurs personnalités politiques, artistes ou sportifs ont fait part de leur indignation. Le footballeur Kylian Mbappé a notamment dénoncé une "situation inacceptable", tandis qu'Omar Sy a formulé le souhait "qu’une justice digne de ce nom honore la mémoire de cet enfant".