Mohamed Amra: son avocat dénonce "un traitement inhumain et dégradant" de son client en détention

Le narcotrafiquant a été interpellé après plusieurs mois de cavale le 22 février dernier à Bucarest. Incarcéré depuis sa remise aux autorités français, Mohamed Amra dénonce par la voix de son avocat des "violences de la part de surveillants" et un "traitement inhumain et dégradant".

"Un traitement inhumain et dégradant". Incarcéré au sein de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) depuis le 25 février dernier, l'ex-fugitif Mohamed Amra, dénonce ce mardi 6 mai par la voix de son avocat Benoît David ses conditions de détention sur franceinfo.

"Il a été victime de violences de la part de surveillants (...) Toute personne détenue, quel que soit le crime qui lui est reprochée, doit être traitée avec dignité. C'est ça l'État de droit", affirme l'avocat.

Son évasion s'était déroulée le 14 mai 2024, au niveau du péage d'Incarville dans l'Eure. Deux agents pénitentiaire avaient été tués et trois autres blessés après l'attaque. Le détenu avait alors pris la fuite avec les assaillants.

Au début du mois d'avril, le détenu avait déjà porté plainte contre l'administration pénitentiaire assurant le 24 mars, alors qu'il revenait de promenade, avoir été jeté au sol dans sa cellule où il est placé dans un quartier disciplinaire, les mains menottées dans le dos.

Un transfert vers la prison de Vendin-le-Vieil?

Toujours sur l'antenne de nos confrères, Me David estime que la protestation de son client, qui affirme être réveillé toutes les deux heures et subir des fouilles intégrales systématiques, "n’enlève en rien au drame de la situation qui a eu lieu il y a un an".

Mohamed Amra "s'attend" à être transféré dans les prochaines semaines au sein d'une nouvelle prison, celle de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Une phase de travaux après va bientôt commencer au sein du centre pénitentiaire, après avoir été vidée de ses occupants petit à petit jusque dans les prochains jours.

La prison, décrite comme "une vraie petite forteresse" par des syndicalistes, a en effet été choisie par le garde des Sceaux Gérald Darmanin pour accueillir, dans un même lieu, une partie des narcotrafiquants les plus dangereux du pays.

"Si Gérald Darmanin a fait une énorme publicité autour de ces établissements ultra-sécurisés et la création de quartiers dédiés, on voit mal comment le prisonnier pour lequel ont été créés ces quartiers de haute sécurité n'irait pas en premier dans ces établissements", confie Benoît David.

Courant juin, par vagues, les premiers détenus prendront place dans la prison, de même que 26 nouveaux agents pénitentiaires.

Alixan Lavorel