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Police-Justice

Mohamed-Aggad, Abdeslam, Kouachi... ces fratries jihadistes

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L'identification des auteurs des attentats en France comme à l'étranger laisse apparaître que les fratries sont nombreuses à s'engager sur la voie du jihad. Des Kouachi aux Mohamed-Aggad, retour sur ces frères engagés dans un "jihad familial".

Foued Mohamed-Aggad, le troisième kamikaze du Bataclan, était parti en Syrie en 2013 avec son frère. Ce dernier est rentré en France et a été incarcéré avant le retour meurtrier de Foued. Des frères-jihadistes, le schéma n'est pas neuf au point d'avoir alimenté la notion de "jihad familial" sur lequel s'est récemment penché le Guardian.

On se souvient des exactions perpétrées à Charlie Hebdo par les frères Kouachi, et dans les rues de Paris par les frères Abdeslam. Abdelhamid Abaaoud, qui est mort dans l'assaut à Saint-Denis, avait lui aussi entraîné son jeune frère en Syrie, et ce sont les voix des frères Clain qui ont été identifiées sur un enregistrement audio de revendication des attentats.

Le phénomène remonte même à plus loin: dès le 11-Septembre, en 2001, 6 des 19 terroristes sont issus de fratries: les frères Al-Ghamdi, les frères Al-Hamzi et les frères Al-Shehri. Puis les frères Oulad Akcha, poseurs de bombe du 11 mars 2004 à Madrid, et les frères Tsarnaev, auteurs de l'attentat au marathon de Boston en 2013...

L'image du grand frère

L'histoire est toujours sensiblement la même: le frère radicalisé en premier entraîne l'autre. "Généralement, quand un membre d'une famille se laisse séduire par l'idéologie, il peut la transmettre. On est dans une logique de contamination", décrypte Mohamed Sifaoui, journaliste spécialiste des milieux fondamentalistes, sur BFMTV. Les gens qui adoptent une idéologie "commencent à la transmettre autour d'eux d'abord", continue-t-il.

Dans un article publié en 2013, Slate évoquait déjà l'importance de l'image, réelle ou symbolique, du grand frère, et l'importance du groupe dans lesquels les hommes s'incitent les uns les autres à se radicaliser toujours plus.

Ce profil est d'ailleurs recherché par les organisations terroristes. Il garantit "la discrétion en amont, on n'échange pas d'informations, on garde pour soi ses secrets de famille", explique le spécialiste police-justice de BFMTV Dominique Rizet. Autre aspect pris en compte par les organisations terroristes, "la confiance au moment du passage à l'action". "Parce qu'on a confiance en celui avec lequel on monte au combat", développe-t-il. 

Une étude du think tank New America a montré que plus d’un quart des djihadistes occidentaux ont un membre de leur famille ou de leur belle-famille qui a déjà participé au jihad, comme le rappelle Courrier International.

A. D.