Meurtre du petit Valentin: deux psychiatres accablent Moitoiret

Dessin d'audience représentant Noëlla Hégo, mardi, au premier jour de son procès - -
Stéphane Moitoiret, le marginal rejugé depuis la semaine dernière pour le meurtre de Valentin, 10 ans, est-il responsable de ses actes? Sa compagne Noëlla Hégo l'a-t-elle poussé à commettre ce geste? Ce mardi, deux experts-psychiatres ont tenté de répondre à ces deux questions au coeur de leur procès en appel.
Diagnostiqué schizophrène, Stéphane Moitoiret est apparu, aux yeux de ces deux psychiatres, "partiellement" lucide au moment des faits. Pour eux, il n'a pas commis le meurtre du petit garçon dans un délire mystique, mais sous le coup de "la colère, qui n'est pas un trouble mental", a expliqué Agnès Peyramond, première des neuf experts à être entendus mardi et mercredi.
"Rage explosive et meurtrière"
Comme son confrère Serge Bornstein, qui s'est exprimé après elle, la praticienne a conclu à "l'altération" du discernement du marginal de 44 ans, mais pas à son abolition, laquelle le rendrait pénalement irresponsable.
Les deux psychiatres ont diagnostiqué Stéphane Moitoiret "paraphrène", c'est-à-dire psychotique avec un délire "à dominante mystique". Mais ils estiment que son déni des faits témoigne d'un "lien avec la réalité". Eux excluent tous deux la schizophrénie.
Selon Agnès Peyramond, l'accusé aurait poignardé l'enfant de 44 coups de couteau, le soir du 28 juillet 2008, dans un accès de "rage explosive et meurtrière". Cette colère émanait du souhait de Noëlla Hégo de le quitter, après vingt ans d'errance commune.
La complicité d'Hégo écartée
Du même coup, l'experte a écarté la "complicité" reprochée à Noëlla Hégo qui, selon le rapport de gendarmerie, aurait eu un ascendant néfaste sur son compagnon. Elle a admis que cette femme, également "paraphrène" selon elle, avait longtemps dominé son compagnon, mais que celui-ci aurait commencé à "lui échapper" dans le mois précédent le crime.
|||L'article 122-1 du code pénal
N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes.
La personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré son discernement ou entravé le contrôle de ses actes demeure punissable, toutefois, la juridiction tient compte de cette circonstance lorsqu'elle détermine la peine et en fixe le régime.