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Police-Justice

Meurtre du petit Valentin: nouveau procès pour le couple de marginaux

Stéphane Moitoret et son ex-compagne Noëlla Hégo, accusés du meurtre du petit Valentin.

Stéphane Moitoret et son ex-compagne Noëlla Hégo, accusés du meurtre du petit Valentin. - -

L'homme attribue le meurtre à son clone, tandis que la femme se prend pour "l'incarnation de Dieu sur Terre". Le verdict est attendu le 22 novembre.

Ils avaient écopé de la perpétuité et de 18 ans de réclusion en première instance. Le procès en appel de Stéphane Moitoiret, condamné fin 2011 pour avoir tué de 44 coups de couteau un garçonnet dans l'Ain, et de sa compagne d'alors, Noëlla Hégo, s'ouvre ce mardi devant les assises du Rhône.

Aujourd'hui âgé de 44 ans, Stéphane Moitoiret avait été reconnu coupable de l'assassinat de Valentin Crémault, âgé de 10 ans, qui faisait du vélo dans une rue de Lagnieu le soir du 29 juillet 2008. De dix ans son aînée, Noëlla Hégo avait écopé de 18 ans de réclusion pour "complicité d'assassinat avec actes de barbarie".

Muré dans le déni, le couple de marginaux avait fait appel du verdict. Ils seront aussi rejugés pour la "tentative d'enlèvement" d'un autre Valentin, âgé de cinq ans, en 2006 dans la Vienne.

"Une mission divine"

Le meurtre barbare de Valentin Crémault avait suscité une très vive émotion en France. Une trace de sang retrouvée lors d'une perquisition révélait, outre l'ADN de Stéphane Moitoiret, celui de l'enfant prélevé sur la scène de crime.

La diffusion de leur portrait-robot permettait d'interpeller les suspects le 3 août 2008 au Cheylard, en Ardèche. Se présentant comme des "pèlerins australiens chargés d'une mission divine", le couple, souvent qualifié d'"illuminé", errait depuis 25 ans en France et en Italie.

Débat sur la santé mentale des accusés

En première instance, Noëlla Hégo qui se considère comme "l'incarnation de Dieu sur Terre", avait assuré que Stéphane Moitoiret était rentré avec du sang sur ses vêtements et des coupures aux mains la nuit du drame, avouant avoir tué l'enfant. Ce qu'il nie depuis, attribuant le meurtre à un "clone".

Le procès avait donné lieu à une bataille d'experts psychiatres, ceux-ci se déchirant sur la santé mentale des accusés et leur responsabilité pénale. Si les dix experts qui ont examiné Moitoiret s'accordent sur sa "psychose", seuls quatre d'entre eux ont conclu à une "abolition totale de son discernement", empêchant toute condamnation.

L'avocat réclame une prise en charge médicale

"Nous attendons de ce nouveau procès que soit reconnue l'abolition de son discernement pour qu'il échappe à la justice pénale et soit pris en charge médicalement", a déclaré Me Hubert Delarue, l'un des conseils de Moitoiret. "On espère arriver à convaincre dans un climat et un contexte différents", a-t-il ajouté, précisant qu'il ferait témoigner le psychiatre qui le suit depuis cinq ans, le Dr Frédéric Meunier.

Ecroué à Lyon-Corbas, Stéphane Moitoiret est toujours sous traitement neuroleptique, mais "semble beaucoup plus présent qu'à Bourg-en Bresse où il était totalement absent", a-t-il dit.

Le verdict est attendu le 22 novembre.

A.D. avec AFP