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Police-Justice

Procès Valentin: la "colère" et la "jalousie" à l'origine du meurtre, selon Noëlla Hégo

Dessin d'audience représentant Noëlla Hégo, mardi, au premier jour de son procès.

Dessin d'audience représentant Noëlla Hégo, mardi, au premier jour de son procès. - -

Devant la cour d'assises d'appel de Lyon, Noëlla Hégo a assuré que son ancien compagnon aurait tué le petit Valentin pour lui faire "mal au coeur". L'homme âgé de 44 ans, était notamment "furieux" parce qu'il avait subi un contrôle de gendarmerie.

"Il a voulu se venger pour me faire mal au coeur, me toucher au plus profond de moi-même." Noëlla Hégo, coaccusée du meurtre du petit Valentin, en 2008, a assuré vendredi, devant la cour d'assises d'appel de Lyon, que son ancien compagnon Stéphane Moitoiret a tué l'enfant par "jalousie" et "colère". C'est la première fois qu'un mobile rationnel apparaît dans cette affaire.

Stéphane Moitoiret, un marginal âgé aujourd'hui de 44 ans, condamné à la perpétuité en première instance, comparaît pour "assassinat avec actes de barbarie". Sa défense, qui ne conteste pas les faits, s'efforce de montrer que ce crime, commis au hasard, est dû à la folie de son auteur.

Un mobile "peut-être terre à terre"

"Il sait que j'ai une affection particulière pour les enfants, lui s'en fiche. Il était jaloux des enfants et il n'admettait pas la séparation", a développé Noëlla Hégo, 53 ans, rejugée pour complicité d'assassinat par "instigation".

Selon elle, le 28 juillet 2008 en début de soirée, Stéphane Moitoiret était également "furieux" d'avoir subi un contrôle de gendarmerie. Quelques heures plus tard, il s'acharnait avec un couteau sur Valentin Crémault, 10 ans, rencontré dans les rues de Lagnieu (Ain). L'enfant avait été poignardé à 44 reprises. "Hier, on cherchait un mobile dans des sphères très ésotériques, mais c'est peut-être plus terre à terre que ça", a résumé le président, Jean-Paul Taillebot.

"Il ne m'obéissait plus"

Monocorde, sauf quand des sanglots soudains montaient à l'évocation du garçon, Noëlla Hégo s'est défendue, une nouvelle fois, de toute implication dans le crime. "J'étais pas sur les lieux et j'ai pas voulu la mort de Valentin Crémault. En aucun cas! En aucun cas!", a-t-elle affirmé. Les charges pour complicité contre elle reposent sur deux points: son emprise supposée sur Stéphane Moitoiret et son invention du "retour en arrière", concept qui suppose "la mort de quelqu'un". Elle avait été condamnée à 18 ans de réclusion par les assises de l'Ain fin 2011.

"Je ne voulais pas qu'il tue qui que ce soit, mis à part moi. Je voulais qu'il prenne son sac et qu'il s'en aille", a assuré Noëlla Hégo, disant n'avoir jamais envisagé "la mort d'un humain normal". Comme son avocate l'avait fait jeudi, elle a vigoureusement nié toute autorité sur Stéphane Moitoiret au moment des faits: "depuis un mois, ce n'était plus la même personne. Il ne m'obéissait plus, il était devenu méchant". Les experts psychiatres, divisés sur le degré de discernement de Stéphane Moitoiret et qui jugent celui de Noëlla Hégo "altéré", seront entendus mardi et mercredi. Le verdict est attendu le 22 novembre.

M.K. avec AFP