Marseille: les GPS, nouvelle arme des bandes criminelles

L’histoire rappelle les séries policières les plus fouillées. A Marseille, des gangs de criminels utilisent des GPS. Alors que la ville a connu dix homicides depuis le début de l’année 2016, les enquêteurs auraient trouvé des traceurs GPS sur les véhicules de victimes de règlements de compte, rapporte Le Figaro et comme a pu le vérifier BFMTV auprès d'un vendeur. Un matériel généralement utilisé par la police pour effectuer des filatures, explique le quotidien, ou par les particuliers désireux de sécuriser une voiture par exemple.
Cette fois, dans le cas des gangs, ils serviraient plutôt à suivre les déplacements d’un potentiel rival, ou même à le géolocaliser. "Ça ne me surprend pas", réagit une source policière contactée par BFMTV.com. "Marseille, c’est très particulier: on parle d’une criminalité très structurée, avec des moyens très conséquents puisque les revenus des trafics sont énormes. Et d’ailleurs, ces moyens sont souvent les mêmes que les nôtres".
Des articles en vente libre
Et de rappeler au passage que ces produits "sont en vente libre sur Internet". De petite taille, on les trouve effectivement en quelques clics, pour des prix oscillant entre 150 et 400 euros environ. Ils sont aussi simples à installer: ils ont les dimensions d’une boite d’allumettes, et peuvent être aimantés sur le pare-choc d’une voiture: discrétion assurée pour les utilisateurs.
Comment s’assurer alors que les balises en question ne soient pas utilisées à des fins criminelles? Car chacun a le droit d’en acheter pour son utilisation personnelle, sans autorisation particulière. "La seule façon de les contrer serait l’utilisation de brouilleurs d’émissions", ajoute la même source policière, qui souligne aussi le prix important de ces appareils. La loi, elle, punit d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende l'utilisation "le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui".
La plupart des homicides commis depuis le début de l'année à Marseille sont considérés comme des règlements de compte. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a réaffirmé dans la nuit de samedi à dimanche "la détermination absolue du gouvernement à éradiquer la criminalité organisée".