Marseille: interrogations après l'arrestation d'un homme muni de matériel électrique

L'homme a été interpellé dans la gare Saint-Charles de Marseille - Boris Horvat - AFP
La police tentait, ce week-end, d'élucider les intentions d'un homme au comportement "étrange", se disant tchétchène, interpellé dans la gare Saint-Charles de Marseille en milieu de journée samedi, avec du matériel électrique pouvant servir à fabriquer un engin explosif. Selon nos informations, sa garde à vue va être prolongée. Il est entendu pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime".
"Ce qu'il avait sur lui n'était pas un engin explosif, ce n'était pas dangereux en soi, mais c'est du matériel électrique et électronique pouvant entrer dans la composition d'un engin explosif", a précisé à l'Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République Xavier Tarabeux. Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières, a quant à lui indiqué qu'il n'y avait "pas d'élément qui nous permet de penser qu'il y avait un danger immédiat".
C'est vers 12 heures qu'une voyageuse, alertée par le comportement "étrange" de cet homme, alerte les militaires en patrouille dans la gare, dans le cadre de l'opération de surveillance Sentinelle. A 12h11, selon une source proche du dossier, les militaires appellent la police, tout en gardant l'individu, qui ne leur oppose pas de résistance. Quelques minutes plus tard, à 12h17, la police l'interpelle.
Aucune déclaration
Placé en garde à vue, l'homme refuse depuis de donner son nom et de s'expliquer sur ce qu'il transporte. Il ne fait aucune déclaration.
"Nous n'avons pas encore son identité, mais cet homme dit être tchétchène et parle russe", a indiqué le procureur.
Selon nos informations, l'individu n'est donc pas connu des services de police, après qu'ils ont tenté de l'identifier par empreinte et reconnaissance faciale".
"Intentions terroristes évidentes", pour Gaudin
Il y a tout juste une semaine, un Français d'origine tchétchène de 20 ans a poignardé à mort un passant et en a blessé quatre autres à Paris, une attaque revendiquée par Daesh.
Même si la section antiterroriste du parquet de Paris n'a pas été saisie après l'interpellation survenue samedi à Marseille, le maire LR de la ville Jean-Claude Gaudin a évoqué dans un communiqué "un attentat déjoué" et un homme "aux intentions terroristes évidentes", tout en saluant la "remarquable efficacité" des forces de police et de l'armée.
"Ils ont ainsi évité un nouveau drame dans un site déjà frappé au mois d'octobre dernier", a-t-il ajouté. Le dimanche 2 octobre 2017, dans l'après-midi, deux jeunes femmes avaient été tuées sur le parvis de la gare Saint-Charles par Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans qui avait crié "Allah Akbar" en les poignardant, avant d'être abattu par des militaires.
Interpellé pour vol à Lyon deux jours avant, Ahmed Hanachi, 29 ans, avait été relâché le lendemain alors qu'il était en situation irrégulière, ce qui avait déclenché une vive polémique. Daesh avait revendiqué l'attaque.
Trafic interrompu
Aussitôt après l'interpellation de samedi, la gare Saint-Charles a été évacuée et le trafic ferroviaire interrompu entre 12h15 et 16 heures pour permettre à une équipe de déminage de procéder à des vérifications.
"Une vingtaine de trains a été affectée par la fermeture de la gare, mais certains ont pu être détournés vers d'autres gares de la région", a précisé la direction de la communication de la SNCF.