Manifestation pro-palestinienne à Paris: une décision du tribunal administratif samedi matin

Le tribunal administratif de Paris, saisi par les organisateurs de la manifestation pro-Palestine qui contestent son interdiction, rendra sa décision samedi matin, a appris l'AFP ce vendredi d'une source proche du dossier. L'interdiction de la manifestation, qui était prévue samedi après-midi, a été prise jeudi soir par le préfet de police de Paris Didier Lallement, à la demande du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en raison de risques de "troubles à l'ordre public".
Pour contester cet arrêté "injuste et abusif", les avocats de l'Association des Palestiniens en Ile-de-France ont déposé ce vendredi un recours en référé-liberté auprès du tribunal administratif. Contrairement à l'habitude, le recours n'a pas été examiné en audience publique, le tribunal ayant invoqué une ordonnance permettant de statuer sans, en raison de l'état d'urgence sanitaire.
"La France est la seule démocratie à interdire une telle manifestation!", s'est insurgé l'un des avocats de l'association, Sefen Guez Guez, dénonçant une atteinte à la liberté d'expression" totalement "disproportionnée" et une décision à caractère "politique".
Une affaire qui divise la classe politique
Pour motiver l'interdiction, le préfet Lallement a souligné le "risque sérieux" de "troubles graves à l'ordre public", et aussi celui d'"exactions contre des synagogues et intérêts israéliens". Il a mis en avant, comme Gérald Darmanin, le précédent de 2014, lorsqu'une manifestation pro-palestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines. Mais "depuis 2014, il y a eu plein de manifestations de défense de la cause palestinienne qui se sont déroulées sans aucun problème", a de son côté plaidé Sefen Guez Guez.
L'affaire divise la classe politique, entre soutiens de la demande du gouvernement - essentiellement la maire de Paris Anne Hidalgo, la majorité, à droite et à l'extrême droite - et ceux qui dénoncent une interdiction "inacceptable", menés par La France insoumise (LFI).
Les affrontements entre le Hamas et Israël ont déjà fait en quelques jours plus de 100 morts à Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien et contrôlée par le Hamas, et neuf côté israélien. Ils ne montrent aucun signe d'apaisement.