Libération conditionnelle de Romand: décision soumise à une nouvelle audience

Jean-Claude Romand en 1996. - Philippe DESMAZES / AFP
La décision concernant la possible libération conditionnelle de Jean-Claude Romand, qui avait tué cinq personnes de sa famille en 1993, a été soumise à une nouvelle audience fixée au 31 janvier, a signalé le parquet de Châteauroux dans un communiqué.
Le tribunal de l'application des peines de Châteauroux a ordonné "la réouverture des débats", car "de nouvelles pièces, de nature à influer sur la décision du tribunal, ont été communiquées à ce dernier par les services de l'administration pénitentiaire", a indiqué le procureur de la République de Châteauroux Stéphanie Aouine.
"Dans les motifs, la juridiction explique sa décision par la nécessité +de garantir la loyauté des débats et d'assurer le respect du principe du contradictoire'", a ajouté la procureure. "Je n'ai pas de réaction à faire, c'est une raison d'ordre technique qui a conduit le tribunal à ordonner un renvoi", a déclaré maître Jean-Louis Abad, conseil de Romand.
"Docteur Romand"
Âgé de 64 ans, Jean-Claude Romand, surnommé le "docteur Romand" parce qu'il était parvenu pendant plus de 15 ans à mentir à son entourage, en se faisant passer pour un médecin de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), avant d'assassiner cinq membres de sa famille, a été condamné à la perpétuité en 1996. Une affaire hors norme qui a inspiré cinéma et littérature.
Ayant purgé sa peine de sûreté de 22 ans, Jean-Claude Romand est théoriquement libérable depuis 2015. Lors de l'audience à la prison de Saint-Maur, dans l'Indre, en novembre, le parquet s'était opposé à la libération conditionnelle de Jean-Claude Romand. Le tribunal d'application des peines est composé du juge d'application des peines et de deux magistrats. Pour rendre sa décision, le tribunal se base sur le dossier initial et les évaluations faites par le Centre national d'évaluation (CNE), qui évalue la dangerosité des détenus.