Les gilets jaunes mobilisés partout en France pour cette 11e journée de manifestation

Rassemblement de gilets jaunes à Paris le 26 janvier 2019 - Alain JOCARD / AFP
Pour cette 11e journée de contestation, les gilets jaunes se sont de nouveau mobilisés en nombre à Paris et en régions. D'après le ministère de l'Intérieur, 22.000 manifestants ont été recensés à 14h, dont 2500 à Paris, contre 27.000 et 7000 la semaine dernière à la même heure.
Rester visibles et audibles dans la rue pour entretenir la flamme, c'est le défi des gilets jaunes, alors que leurs rangs sont gagnés par de nouvelles querelles internes et que l'annonce d'une liste "Rassemblement d'initiative citoyenne" aux européennes de mai, sème la division. Signe de ces dissensions, à Paris les manifestants étaient dispersés en quatre cortèges distincts déclarés en préfecture.
22 interpellations à Paris
Le plus imposant cortège, initié par l'une des figures historiques du mouvement Eric Drouet, s'est ébranlé du cours de Vincennes derrière deux banderoles proclamant "RIC Réforme de la Constitution - VIe République" et "La répression en marche", accompagnées de photographies de manifestants gravement blessés lors des précédentes mobilisations. Dans ce cortège, le cabinet Occurrence a dénombré 1500 personnes pour un collectif de médias, dont l'AFP, mais ses rangs ont peu à peu grossi pour atteindre quelque 2000 manifestants aux profils très divers et dans une ambiance bon enfant.
Une autre marche, à l'appel du collectif "La France en colère" de Priscillia Ludosky, partie du ministère des Outre-mer, a réuni une centaine de personnes devant le siège parisien de Facebook en début d'après-midi.
Près d'un millier de gilets jaunes ont par ailleurs descendu l'avenue des Champs-Elysées pour défiler jusqu'à la place de la Bastille, en passant notamment devant l'Assemblée nationale. Après une marche dans le calme, des premières tensions sont apparues à Paris, où les forces de l'ordre ont procédé à 42 interpellations, selon des chiffres de la préfecture dévoilés peu après 17h.
5000 personnes à Bordeaux
Près de 5000 gilets jaunes manifestaient samedi après-midi à Bordeaux, contre 4000 la semaine dernière. Précédés d'une centaine de motards, ils défilaient derrière une immense banderole proclamant "En route pour un monde meilleur". Une autre proclamait "Macron Destitution. Parce que c'est notre rejet", alors que s'agitaient drapeaux tricolores et panneaux demandant le RIC (Référendum d'initiative citoyenne).
L'une des "vedettes" du mouvement, Maxime Nicolle, dit "Flyrider", a fait le déplacement de Bordeaux. "A ceux qui disent que le mouvement s'essouffle, je dis regardez. Regardez ce qui se passe. On est au mois de janvier. On est toujours là. Et on sera là le temps qu'il faudra", a-t-il assuré.
Des échauffourées à Nantes
Des échauffourées ont éclaté entre forces de l'ordre et gilets jaunes à Nantes et trois personnes ont été interpellées.
"Comme les samedis précédents à Nantes, il y a eu de nombreux jets de projectile et même un cocktail Molotov", a indiqué la préfecture de Loire-Atlantique. "Les forces de l'ordre ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Il y a eu trois interpellations", a ajouté cette source.
Les manifestants étaient environ 2000 selon l'évaluation d'un journaliste de l'AFP, tandis que la préfecture n'a pas souhaité communiquer de chiffre.
Plusieurs milliers de manifestants à Toulouse
Plusieurs milliers de gilets jaunes se sont rassemblés dans le calme à Toulouse, une ville en pointe dans la mobilisation depuis le début du mouvement. La manifestation a débuté vers 14h30 dans le centre de la Ville rose. Samedi 19 janvier, quelque 10.000 personnes avaient défilé, selon les chiffres de la préfecture, un record national.
Une rencontre prévue samedi matin entre des gilets jaunes et le maire de Toulouse a par ailleurs été annulée, la mairie ayant refusé que celle-ci soit "filmée en direct", a indiqué le maire LR Jean-Luc Moudenc.
Ailleurs en régions
Au niveau national, quelques incidents ont été recensés à Evreux. En marge d'un rassemblement qui a réuni plus de 800 personnes selon la préfecture, des dégradations ont été commises devant le siège de la Banque de France et au niveau des locaux de la police municipale, selon les autorités, qui ont également déploré l'incendie de véhicules aux abords de la mairie.
A Marseille, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées dès 14h sur le Vieux-Port, dont des militants de la CGT espérant une "convergence de tous les gilets", jaunes et rouges du syndicat.
Au moins un millier de personnes défilaient à Lyon dans une ambiance électrique et aux cris de "Macron démission". Ils étaient environ 600 à Grenoble et Saint-Etienne, une centaine à Montpellier. A Strasbourg, 200 à 300 personnes se sont rassemblées devant le Parlement européen pour faire "barrage à Macron", selon les mots d'un manifestant.