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Police-Justice

Le corps d'Yvan Colonna transféré en Corse dès ce mercredi

Yvan Colonna après son arrestation près de Propriano en Corse, le 4 juillet 2003

Yvan Colonna après son arrestation près de Propriano en Corse, le 4 juillet 2003 - - © 2019 AFP

La dépouille de l'assassin du préfet Erignac, Yvan Colonna, mort lundi à Marseille, trois semaines après la tentative de meurtre commise sur sa personne par l'un de ses codétenus de la maison d'arrêt d'Arles doit être transférée en Corse dès ce mercredi. La date de ses obsèques n'est quant à elle pas connue.

Le corps d'Yvan Colonna, militant indépendantiste corse condamné pour l'assassinat du préfet Erignac et agressé mortellement en prison, rejoindra l'île méditerranéenne dès ce mercredi, selon des sources proches du dossier. La date de ses funérailles n'a pas encore été annoncée.

Yvan Colonna, 61 ans, est mort lundi soir à Marseille où il était hospitalisé suite à son agression, le 2 mars, à la prison d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône, par un codétenu. Il y purgeait une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio. Il avait été violemment agressé dans la salle de sport de la prison par Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans, qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs terroriste".

Le recueillement plutôt que l'embrasement

Ce détenu radicalisé a depuis été mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste. Suite à la mort d'Yvan Colonna, le parquet national antiterroriste a requis lundi la requalification de cette mise en examen en "assassinat en relation avec une entreprise terroriste". Selon plusieurs sources, l'agresseur d'Yvan Colonna avait justifié son acte par le fait que le militant corse aurait blasphémé et "mal parlé du Prophète".

Au lendemain de l'annonce de sa mort, le recueillement a prédominé sur l'île, contrastant avec les scènes de violences qui ont émaillé les différentes manifestations de soutien au militant corse pendant près de deux semaines. Les circonstances de son agression et notamment la durée de celle-ci sans intervention de gardiens ont suscité colère et polémiques et font l'objet d'une enquête judiciaire, d'une inspection administrative ainsi que d'auditions parlementaires.

Cette colère, dirigée contre un "Etat français" qualifié "d'assassin" par les protestataires, avait culminé en émeutes le 13 mars à Bastia, avec une manifestation ayant fait 102 blessés, dont 77 du côté des forces de l'ordre. Le calme était revenu la semaine passée avec une visite de trois jours en Corse du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a promis des discussions avec les élus corses et les forces vives de l'île sur une éventuelle autonomie.

R.V. avec AFP