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Police-Justice

"La situation est devenue intenable": Nîmes instaure un couvre-feu provisoire pour les mineurs après des actes criminels liés au narcotrafic

Le quartier de Pissevin à Nîmes, le 16 mai 2025 (photo d'illustration)

Le quartier de Pissevin à Nîmes, le 16 mai 2025 (photo d'illustration) - Sylvain THOMAS © 2019 AFP

La Ville de Nîmes a annoncé ce vendredi l'instauration d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans, qui entrera en vigueur à partir de ce lundi.

La Ville de Nîmes a annoncé l'instauration dès ce lundi soir d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans et le préfet renforce les moyens policiers, après une succession d'actes criminels liés au narcotrafic.

Ce couvre-feu, instauré de 21h à 6h, dans les secteurs les plus sensibles de la ville pour une durée de 15 jours "renouvelable si nécessaire", est "une mesure préventive destinée à protéger les mineurs (non accompagnés, ndlr), éviter qu'ils soient exposés aux violences en cours et contenir les tensions", écrit la mairie dans un communiqué ce vendredi 18 juillet. Cette décision intervient après une succession de "fusillades, règlements de comptes, tensions entre bandes", énumère la collectivité.

Des renforts de CRS

Dernier incident en date: jeudi soir, une fusillade a éclaté sur l'une des places principales du quartier Pissevin, ne faisant aucun blessé mais avec, selon le parquet, "des impacts de balles sur un mur d'immeuble voisin et une porte d'ascenseur".

Mardi, c'est le corps d'un jeune de 19 ans, tué par balles et partiellement calciné, qui avait été retrouvé dans un village proche de Nîmes. Ce meurtre, pour lequel une enquête a été ouverte, pourrait "être en lien avec une succession de faits de nature criminelle survenus ces dernières semaines dans les quartiers nîmois" de Pissevin, Valdegour et Mas de Mingue, selon la procureure de Nîmes, Cécile Gensac.

Le 10 juillet, dans le quartier prioritaire du Mas de Mingue, un homme a été tué par balles et un autre blessé par des assaillants en voiture qui ont pris la fuite. Le 27 juin, une fusillade avait fait six blessés, dont quatre mineurs, au pied des immeubles de Valdegour, en pleine journée.

Dans ce contexte, le préfet du Gard Jérôme Bonet a également annoncé l'arrivée d'une seconde compagnie républicaine de sécurité (CRS) et la mise à disposition de services spécialisés nationaux "afin de renforcer les enquêteurs nîmois".

Des représentants de la ville, de l'agglomération, des sapeurs-pompiers, de la Poste, dont un bureau est présent au coeur du quartier, ont été réunis vendredi par le préfet "afin de convenir des modalités de sécurisation des différents agents et services publics de ces quartiers". D'autres réunions suivront avec les bailleurs et le tissu associatif de ces quartiers.

"Depuis quelques jours la situation est devenue intenable à cause de l'action armée des narcoterroristes, créant ainsi un climat de peur et de terreur, s'est ému le maire Les Républicains de Nîmes, Jean-Paul Fournier.

M. H. avec AFP