BFMTV
Police-Justice

La demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage rejetée

La demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage a été rejetée (photo d'illustration)

La demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage a été rejetée (photo d'illustration) - BFMTV

Après la grâce partielle accordée par François Hollande, Jacqueline Sauvage, emprisonnée pour le meurtre de son mari violent, avait demandé sa libération conditionnelle. Ce vendredi, le tribunal a rejeté la demande.

La demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari qui battait et violait ses filles, a été rejetée, a annoncé le procureur de Melun. Partiellement graciée par François Hollande en janvier dernier, elle attendait depuis six mois la décision du tribunal d'application des peines de Melun. L'avis de la commission pluridisciplinaire avait été "défavorable" à sa libération. 

Une nouvelle pétition demandant la grâce

Mais le parquet qui avait pris des réquisitions favorables à la remise en liberté de cette femme de 68 ans, devenue un symbole des violences conjugales, "va faire appel", a ajouté la procureure. 

Eva Darlan, membre du comité de soutien de Jacqueline Sauvage indique sur BFMTV mettre en place "un plan de campagne". "C'est un cataclysme" a-t-elle ajouté, "cette femme doit sortir de prison". Carole Arribat, une autre membre du comité de soutien, affirme que dès ce vendredi une nouvelle pétition demandant sa grâce totale à François Hollande sera mise en ligne. La précédente avait récolté 400.000 signatures.

Maintien d'une "position victimaire"

"Ce qui ressort de la décision, c'est qu'il lui est reproché de ne pas avoir confirmé qu'elle avait finalement choisi de commettre ces faits", ont dit ses avocates, maîtres Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta.

"Il est précisé qu'elle ne peut prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui compte tenu des soutiens dont elle bénéficie risquerait de la maintenir dans une position victimaire", ont-elles ajouté.

Les avocates de Jacqueline Sauvage estiment que c'est une décision "incompréhensible, choquante". "La décision tend à dire que Jacqueline Sauvage n'a pas accepté le fait que c'est une criminelle, c'est intolérable", ont-elles estimé. 

Dans la décision, le tribunal estime que cette position "victimaire" ne l'encourage pas à "s'interroger sur sa part de responsabilité dans le fonctionnement pathologique de son couple". 

Les avocates dénoncent "une décision politique"

Le tribunal reproche aussi la médiatisation de Jacqueline Sauvage, "alors qu'elle n'y est pour rien". Les avocates dénoncent une "décision politique", c'est "un bras de fer avec la grâce de François Hollande (...) les magistrats règlent leurs comptes car la décision est mal passée". 

Sa condamnation en appel avait suscité une vague de mobilisation. La demande de grâce présidentielle formulée par ses filles avait été appuyée par de nombreux parlementaires et personnalités. 

"Honteux", "pas digne", les soutiens ont été nombreux peu après le rejet. Sur BFMTV, Valérie Boyer, membre du comité de soutien s'est dite "stupéfaite".

"Je comprends mal comment les choses se passent alors que des personnes dangereuses pour la société sont libérées", s'est interrogée la vice-présidente LR à l'Assemblée nationale qui rappelle que "130 femmes meurent chaque année sous les coups d'un mari violent".

M.L. avec AFP