La colère de la police financière contre les candidats à la présidentielle

Les bureaux de l'OCLCIFF, situés à Nanterre, en région parisienne. - AFP
Une vingtaine de fonctionnaires de l'OCLCIFF (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales) dénoncent le comportement des candidats à l'élection présidentielle. Selon une information RTL, ces enquêteurs financiers, chargés, entre autres, des affaires Fillon et celle des assistants parlementaires du Front national, ont écrit un courrier de trois pages au directeur général de la police nationale.
"Nous sommes considérés comme les parents pauvres de l'investigation. Nous avons été assimilés à la Stasi, et aujourd'hui on nous menace de représailles", dénoncent-ils, à l'encontre notamment de Marine Le Pen.
Le malaise est donc profond avec un manque de moyens à leur disposition. "Ces super-flics croulent sous les dossiers", indique RTL, avec pas moins de 130 enquêtes en cours, pour lesquelles ils déplorent un manque de fonctionnaires expérimentés.
La compétence du parquet national financier remise en cause par François Fillon
Depuis la fin du mois de janvier, François Fillon s'en prend régulièrement à la justice ainsi qu'au parquet national financier (PNF), en remettant en cause sa compétence: celui-ci a ainsi dénoncé "une convocation aux fins de mise en examen lancée quelques jours à peine après la désignation des juges, sans qu'ils aient pris connaissance du dossier ni procédé à des investigations supplémentaires, sur la simple base d'un rapport de police manifestement à charge".
Créé à la suite de l'affaire Cahuzac, le PNF avait rétorqué, en février dernier, par communiqué:
"La poursuite du délit de détournement de fonds publics relevant d'une compétence partagée avec le parquet de Paris, l'ouverture d'une enquête préliminaire a été précédée d'un échange avec ce dernier. Une décision sur l'orientation de la procédure sera prise lorsque les investigations seront terminées. Il serait hasardeux de préjuger dès à présent de leur issue.", rapporte le Journal du Dimanche.
La justice régulièrement attaquée
Marine Le Pen dénonce "le gouvernement des juges", François Fillon "une justice à charge". L'Union syndicale des magistrats, principal syndicat de l'institution, a également fait part de son exaspération, au début du mois de mars, dans une tribune publiée sur France Info.
"Les attaques portées contre le corps judiciaire ont atteint, au cours de cette campagne présidentielle, un sommet inédit, au risque de menacer l'Etat de droit. L'institution judiciaire est régulièrement accusée de tous les maux", a déploré Virigine Duval.