L'objectif de 3.000 places en centre de rétention administrative repoussé de deux ans

Un Centre de rétention administrative (CRA) à Colombier-Saugnieu, le 24 octobre 2024 dans le Rhône. (Illustration) - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK © 2019 AFP
En octobre 2023, l'ex-ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé que le gouvernement allait "doubler les places dans les centres de rétention", aussi appelés CRA (centre de rétention administrative), pour les porter à "3.000" d'ici 2027.
Mais selon le rapport de la sénatrice LR Marie-Carole Ciuntu publié ce mercredi 1er octobre et consulté par l'AFP, la capacité de "3.000 places" ne sera atteinte qu'à "horizon 2029", via l'ouverture progressive de huit nouveaux CRA.
Cela débutera par Bordeaux (Gironde) et Dunkerque en 2026, Dijon en 2027, Nantes (Loire-Atlantique), Béziers (Hérault), Oissel (Seine-Maritime) et le site Périchet au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) en 2028. Le programme s'achèvera avec celui d'Aix-en-Provence en 2029. Des informations confirmées à l'AFP par le ministère de l'Intérieur.
Dans ce rapport, révélé par le Figaro, la sénatrice explique que "l’objectif de 3.000 places en CRA ne devrait pas pouvoir être atteint dès 2027, principalement pour des raisons immobilières".
Un coût de 265 millions en 2024
Outre des "contraintes urbanistiques et environnementales, la principale difficulté réside dans l’identification d’un foncier adapté, notamment une superficie suffisante, une proximité avec un aéroport international, les juridictions administratives et judiciaires, ainsi que, le cas échéant, les consulats les plus fréquemment sollicités".
"L’augmentation prévue de la capacité d’accueil des centres de rétention administrative métropolitains de 1.959 places aujourd’hui à 3.000 places à l’horizon 2029 est de nature à rehausser tant les dépenses d'investissement que de fonctionnement, y compris de personnel", note le rapport.
En 2024, "le coût direct annuel des centres de rétention administrative, incluant les dépenses de fonctionnement, d’investissement et d’intervention dans les centres (sanitaire, juridique, social), ainsi que les dépenses de personnel des forces de l’ordre", a été estimé à environ 265 millions d’euros.
Environ 200 millions d’euros au titre des dépenses de personnel et 64,9 millions pour la charge budgétaire portée par la mission "Immigration, asile et intégration", selon le document.