L'anesthésiste soupçonné d'empoisonnements reste en liberté sous contrôle judiciaire

Photo du Docteur Frédéric Péchier le 29 mars 2017 à Besançon - Sébastien Bozon - AFP
Il reste en liberté sous contrôle judiciaire. Accusé d'avoir empoisonné 24 patients, le médecin anesthésiste Frédéric Péchier comparaissait devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon ce mercredi, après que les parties civiles l'ont accusé d'avoir violé son contrôle judiciaire.
A l'issue de quatre heures de débats et d'une heure de délibéré, les magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon ont ainsi de nouveau laissé l'anesthésiste libre.
Il est sous contrôle judiciaire après avoir été mis en examen début mai pour 17 cas d'empoisonnement de patients, dont sept sont décédés. En 2017, le médecin anesthésiste avait déjà été mis en examen pour sept cas d'empoisonnements similaires. Il avait là aussi été laissé sous contrôlé judiciaire. L'homme nie toute implication dans ces crimes.
"Plus qu'une satisfaction c'est un soulagement"
"Plus qu'une satisfaction c'est d'abord un soulagement pour lui, un soulagement pour sa famille", a déclaré à BFMTV Randall Schwerdorffer, avocat du médecin anesthésiste, à la sortie de l'audience mercredi.
Pour Maître Schwerdorffer, il est nécessaire que le Docteur Péchier reste libre, notamment pour préparer sa défense. Le dossier "extrêmement volumineux implique la réunion de trois cabinets d'avocats", explique-t-il. "Nous ne sommes pas médecins, nous ne sommes pas spécialistes et nous avons besoin constamment de solliciter le Docteur Péchier".
"Influencer de manière déloyale le cours de l'instruction"
Maître Stéphane Giuranna, l'un des avocats des parties civiles, explique à l'AFP que la cour a estimé mercredi que le médecin avait certes "commis quelques entorses à son contrôle judiciaire", lui conseillant "de ne pas y revenir". Mais "elle a décidé de ne pas se déjuger" puisque cette même cour l'avait déjà laissé en liberté sous contrôle judiciaire en 2017, a-t-il ajouté.
Selon les informations de Maître Berna, un avocat des parties civiles, le Docteur Péchier a pris contact avec des gens à qui il n'avait pas le droit de parler sous contrôle judiciaire. C'est pourquoi l'avocat avait demandé l'arrêt de cette liberté contrôlée pour l'anesthésiste.
"Il a tenté d'influencer des experts, il a tenté d'influencer de manière déloyale le cours de l'instruction", assurait l'avocat sur BFMTV.