Jakubowicz: Marine Le Pen veut en finir avec "l'antisémitisme" mais "provoque" sur l'islam

L'entreprise de dédiabolisation du Front national menée par Marine Le Pen va-t-elle sérieusement se fissurer après ce procès? L'eurodéputée comparait, ce mardi, à Lyon pour des propos polémiques tenus en 2010 où elle faisait un parallèle entre les prières de rue des musulmans et l'Occupation allemande en France, lors de la Seconde Guerre mondiale. La Licra s'est portée partie civile avec quatre autres associations. Pour son président Alain Jakubowicz, la présidente du Front national "a franchi la ligne jaune de ce qui est autorisé dans le débat démocratique".
Alain Jakubowicz considère que les propos qui ont été tenus constituent "une provocation à la haine raciale dont sont victimes nos concitoyens de confession musulmane." Il a rappelé que c'était la première fois que Marine Le Pen se trouvait poursuivie pour incitation à la haine raciale.
"Cela ne lui plaît pas parce qu'elle rejoint là son père, Bruno Gollnish et d'autres caciques du Front national", commente-t-il.
"Elle provoque de plus en plus avec ses propos sur l'islam"
Alain Jakubowicz a ensuite tenu à replacer cette phrase dans son contexte. L'eurodéputée est à ce moment-là en pleine campagne pour l'élection à la présidence du Front national. Elle fait campagne à Lyon sur la terre de son challenger, Bruno Gollnish. "On connaît Bruno Gollnish et ses positions très extrêmes sur ces questions. Marine Le Pen veut caresser son électorat dans le sens du poil", explique le président de la Licra. Selon lui, "elle veut en finir avec les propos sur l'antisémitisme mais elle provoque de plus en plus avec ses propos sur l'islam. Là, elle rejoint les deux, et remplace les propos de son père sur les juifs par les propos sur les musulmans".
C'est tout l'objet du procès qui va avoir lieu mardi après-midi, dont le sens politique est "extrêmement important. Nous lançons un appel à tous les hommes et les femmes politiques d'arrêter cette instrumentalisation, cette 'commutarisation' du débat et d'arrêter de désigner une partie de la population comme étant des boucs-émissaires", a-t-il insisté.