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Police-Justice

Prières de rue et "occupation": Marine Le Pen jugée à Lyon

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La présidente du Front national doit comparaître ce mardi devant le tribunal correctionnel de Lyon pour ses propos sur les prières de rue des musulmans. En 2010, elles les avaient comparées à "l’occupation".

En pleine campagne pour les élections régionales, Marine Le Pen comparaît ce mardi devant le tribunal correctionnel de Lyon. La tête de liste FN pour les régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie est poursuivie pour "provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion".

Face à elle, quatre associations, constituées parties civiles, dont l’Observatoire national contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM). La Licra a annoncé lundi dans un communiqué qu'elle s’ajoutait à la liste des plaignants.

Des propos devant des militants FN

Marine Le Pen devra s’expliquer sur ses propos tenus en 2010, lors d’une réunion publique devant des militants à Lyon. Elle avait alors comparé les "prières de rue" des musulmans à "l’occupation".

"Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire", avait déclaré Marine Le Pen sous les applaudissements. "C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes, il n'y a pas de blindés, pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants", avait-elle ajouté.

Marine Le Pen, alors vice-présidente du parti fondé par son père, avait par la suite persisté sur le terme "occupation" mais avec "un petit o", rejetant la référence au nazisme. L’élue FN s’était défendue de toute "islamophobie" ou "discrimination". Après l’ouverture d’une information judiciaire en 2012, le Parlement européen avait voté la levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen, ouvrant ainsi la voie à une mise en examen, intervenue en juillet 2014.

Une tribune politique pour Marine Le Pen

D’après nos informations, Marine Le Pen a prévu de s’exprimer à l’issue de l’audience, qui pourrait durer une bonne partie de la journée. Ses détracteurs craignent qu'elle ne se saisisse du procès pour en faire une tribune politique. "Je sais sur quel plan elle va se défendre: elle va essayer de porter confusion entre islamisme extrémiste et simple musulman. En réalité, elle vise évidemment les musulmans", souligne sur France 3 Samy Debah, président du Collectif contre l'islamophobie en France. A l’annonce de son renvoi devant la justice le mois dernier, la présidente du Front national avait confirmé sa présence: "Je ne vais pas rater une telle occasion", avait-t-elle promis.

La présidente du Front national encourt jusqu’à un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.

C. B