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"J'ai cru que j'allais mourir": une victime du violeur de la Sambre témoigne

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DOCUMENT BFMTV - Carmen a été agressée par le violeur de la Sambre en 2002. Alors que les victimes de Dino Scala, soupçonné d'une quarantaine de viols et d'agressions sexuelles commis principalement dans le Nord, ont rencontré jeudi les magistrats chargés du dossier, BFMTV a pu recueillir son témoignage.

Elle ne s'était jamais exprimée publiquement. Il y a seize ans, en janvier 2002, Carmen (prénom d'emprunt) a été agressée sexuellement par le violeur de la Sambre, alors qu'elle rentrait du travail. Brisée, détruite, elle ne s'est jamais remise de cette agression, qui lui a fait perdre l'un des jumeaux dont elle était enceinte. Alors que Dino Scala a été interpellé et mis en examen fin février après avoir reconnu une quarantaine de viols et d'agressions sexuelles, Carmen, qui vit depuis des années dans l'angoisse, a accepté de livrer son témoignage à BFMTV. 

"Il m'a mis une arme blanche au cou"

"Je revenais du travail. Je me suis fait attraper par derrière", se souvient Carmen, qui a souhaité rester anonyme. Ce soir du 21 janvier 2002, il est environ 8 heures du matin et il fait encore nuit, lorsque la jeune femme croise la route du violeur de la Sambre.

La façon dont son agresseur procède est en effet le mode opératoire récurrent de ce violeur en série, qui sévit à l'époque dans la vallée industrieuse de la Sambre: les femmes sont attaquées de dos, au petit matin, par un homme ganté et au visage couvert.

"Il m'a attrapée par les cheveux. J'avais une queue de cheval. Ensuite il m'a mis une arme blanche au cou. Il a attaché mes mains, a bandé mes yeux. Il m'a donné un coup au départ, et après il a commencé à vouloir me toucher, mais il a été dérangé par un camion qui passait à ce moment-là. Donc ensuite il m'a lancée, m'a jetée par terre, et il est parti", raconte Carmen, qui ajoute avoir cru qu'elle "allait mourir".

"Il était méchant"

"C'était une brute. Il était méchant", se souvient encore Carmen, qui confie n'avoir pas voulu que mon mari la touche dans les temps qui ont suivi l'agression. "Je me suis sentie sale".

"Je pensais qu'on ne le retrouverait jamais, de toute façon, seize ans après. Et puis quand j'en ai entendu parler à la télé, mes amis qui m'appelaient, la façon dont l'interpellé avait pratiqué, c'était la même qu'avec moi en 2002", explique-t-elle. "Il a cassé quelque chose dans ma vie", assure Carmen, qui ne s'est jamais remise de cette agression et attend désormais que "justice soit faite pour toutes les victimes". Et d'ajouter: "Je l'aurais devant moi, je lui cracherais en pleine figure".

Des victimes de Dino Scala, soupçonné d'une quarantaine de viols et d'agressions sexuelles commis principalement dans le Nord, ont été reçues jeudi soir par les magistrats et les enquêteurs chargés du dossier au palais de justice d'Avesnes-sur-Helpe lors d'une réunion collective. 

Interpellé fin février devant son domicile de Pont-sur-Sambre, cet homme de 57 ans, marié et père de trois enfants, a été mis en examen et écroué dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en 1996 portant sur 19 viols et agressions sexuelles. Lors de sa garde à vue, celui que l'on surnomme "le violeur de la Sambre" avait évalué le nombre de ses victimes à "une quarantaine".

A.S. avec Mélanie Vecchio et Fanny Morel