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Violeur de la Sambre: agressée en 2002, Michelle Rémy témoigne

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DOCUMENT BFMTV - Michelle Rémy raconte son agression en février 2002 à Louvroil, dans le Nord, dans la zone où sévissait Dino Scala, le "violeur de la Sambre".

"Si tu parles je te tue". Michelle Rémy se souvient de ces mots prononcés il y a plus de 15 ans par son agresseur, dont le modus operandi évoque celui du "violeur de la Sambre", cet homme de 57 ans interpellé lundi et mis en examen, qui a reconnu une quarantaine de viols et d'agressions sexuelles commises dans le nord de la France et en Belgique. Ce vendredi, BFMTV a pu rencontrer Michelle Rémy à Louvroil, dans le Nord, où elle a toujours vécu. 

"Il m'a mis un couteau sous la gorge"

"J'ai mis la clé à l'intérieur de la serrure, j'ai lâché les clés, il m'a sauté dans le dos", se souvient Michelle Rémy. Ce matin du 8 février 2002, l'employée de la commune de Louvroil, dans le Nord, prend son service au travail, lorsqu'elle est victime d'un agresseur, dont elle n'a pas vu le visage. Mais le mode opératoire ressemble beaucoup à celui employé pendant de nombreuses années par Dino Scala dans cette région, ce qui la pousse aujourd'hui à témoigner.

"Il m'a coupé la respiration, il m'a mis un couteau sous la gorge, et il m'a tirée par l'arrière. Il m'a dit 'si tu parles, je te tue'", raconte Michelle Rémy, aujourd'hui âgée de 61 ans. "Je me suis dit 'qu'est-ce qui m'arrive, ça y'est, c'est le violeur'. Car on avait été informés qu'il y avait un violeur dans le coin. Il m'a tirée du côté des toilettes, il faisait noir. Avec un bras, il a coincé ma tête sous son aisselle, il serrait fort. Et avec l'autre main, il m'a tiré les cheveux. J'étais coincée, je ne pouvais rien faire du tout". 

"Il me tapait, il me giflait"

"Il m'a fait traverser la salle, toujours dans le noir. Il m'a dit 'allonge toi par terre, sur le ventre'. Je l'ai fait, mais j'ai eu peur. Je me suis demandée ce qui allait m'arriver. Il m'a attaché les mains, les pieds. Je lui disais 'laisse moi partir, laisse moi partir'. Et lui il me répétait 'tais-toi, tais-toi'. Plus je parlais, plus il me tapait. Après il m'a dit 'remets-toi sur le dos'", poursuit Michelle Rémy.

"Quand je me suis remise sur le dos. Les liens se sont enlevés. Je lui ai encore dit de me laisser partir. Il me tapait, il me giflait. Et à un moment donné, il m'a étranglée, ses deux mains autour de mon cou. J'ai voulu me débattre, mais je ne pouvais pas, j'étais coincée. Il savait comment coincer les membres. Je l'ai toujours dit à la police: il avait de la force, c'était quelqu'un qui faisait du sport, c'était quelqu'un de costaud". 

Michelle Rémy l'affirme: savoir que le violeur de la Sambre, son agresseur potentiel, a été interpellé, est un "soulagement". "Si c'est lui tant mieux. Ca m'a fait du bien de l'apprendre", conclut-elle, avant de reconnaître être "stressée" de savoir s'il s'agit ou non de son agresseur.

A.S.