Incendies en Gironde: un pyromane présumé "surpris par ses propres actes", selon son avocate

Le jeune homme de 19 ans était pompier volontaire à la caserne de Soulac. Il est soupçonné d'avoir provoqué le départ de 31 feux durant l'été en Gironde.

Durant l'été, la Gironde a été ravagée par les flammes. De nombreux incendies se sont déclarés sur le département, brûlant ainsi des milliers d'hectares de végétation. Des enquêtes sont toujours en cours pour déterminer la responsabilité dans ces départs de feu. Pour plusieurs, à l'instar de l'incendie de Landiras, la piste criminelle est privilégiée.

Dans le Nord-Médoc, un jeune pompier volontaire de 19 ans est soupçonné d'être à l'origine d'une trentaine de départs de feu en un mois cet été.

"Pour l'heure, il est incapable d'expliquer pourquoi il a fait ça et semble surpris par ses propres actes qui seraient de l'ordre de la pulsion", explique à Sud-Ouest son avocate, Me Florence Herbold.

"Un garçon un peu naïf"

Le jeune homme a reconnu la plupart des faits, même s'il en conteste quatre parmi les 31, tous proches de son domicile. Il vivait en effet à Soulac, chez ses parents, et était pompier volontaire à la caserne locale, comme les autres membres de sa famille, et très engagé dans la vie de la commune.

"C'est un garçon un peu naïf qui s'investissait dans l'aide des autres, quand on le rencontre, on est frappé par cette personnalité en contraction avec ce dont il est accusé", explique son avocate.

"Ce fut un choc pour tout le monde. Ça a laissé des traces, un certain malaise au centre de secours où le sujet est tabou, ce qui n'aide pas à la cohésion, pour éviter les amalgames", confie à Sud-Ouest un pompier.

Mis en examen pour 31 faits

Le jeune pyromane se trouve depuis près de deux mois en détention provisoire dans une prison du Sud de la Nouvelle-Aquitaine, loin de la Gironde pour éviter un risque de représailles.

Il a été mis en examen fin août pour 29 faits de "destruction par incendies de bois, de forêt, landes pouvant causer un dommage aux personnes" et deux faits de "destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux" (des feux de bottes de pailles dans des fermes).

"Il n'y a pas de volonté de nuire" dans ses actes, affirme Me Florence Herbold. Un travail avec psychologues et psychiatres en cours "pour avoir les clés de compréhension", conclut l'avocate.

Salomé Robles