"Il ne se défile pas": l'avocat de Joël Le Scouarnec assure que l'ex-chirurgien veut "donner des explications"

"Il y a une vraie démarche d'assumer sa responsabilité." Alors que la cour criminelle du Morbihan ouvre ce vendredi 28 février le chapitre des "carnets noirs" de Joël Le Scouarnec, un journal intime numérique dans lequel l'ex-chirurgien relatait les viols et agressions sexuelles qu'il a commis entre 1989 et 2017, son avocat était ce jour l'invité de BFMTV.
Selon Me Maxime Tessier, ces carnets sont "une pièce essentielle du dossier" dont son client "a reconnu très rapidement être l'auteur et s'en est expliqué au fur et à mesure de l’instruction" qui a duré plusieurs heures.
L'accusé "ne se défile absolument pas"
Selon l'homme de loi, l'état d'esprit de Joël Le Scouarnec lors de son procès est celui d'un homme qui "souhaite pleinement participer" et "donner des explications."
"Dans la grande majorité des cas, les faits sont d'ores et déjà assumés au sens où leur responsabilité est assumée par Joël Le Scouarnec qui ne se défile absolument pas."
En revanche, comme l'assure Me Maxime Tessier, l'accusé n'a "pas reconnu l'intégralité de ce qui lui a été reproché" en raison de "doutes" et "questionnements sur la réalité" concernant certains faits qui lui ont été exposés.
"Il y a un souci de coopération de sa part. (...) Il n'a eu de cesse d'avoir des mots à l'égard des victimes, des mots qui sont loin des représentations données de lui et qui ne rendent pas justice à son chemin" parcouru depuis le début de l'instruction, martèle-t-il.
"J'ai besoin de savoir"
Jeudi, c'est la sœur de l'accusé, dont deux filles ont été victimes du chirurgien pédocriminel, qui a assuré ne pas avoir eu conscience de la dangerosité de son frère, lors du quatrième jour du procès.
"J'ai besoin de savoir comment tu en es arrivé là", lance à son frère Annie, 72 ans, entendue par visioconférence en raison d'un accident récent. "Est-ce que notre père a eu des gestes sur toi? (...) Dis-moi la vérité!", l'exhorte-t-elle.
La septuagénaire a déclaré que la plus jeune de ses deux filles lui avait confié dès octobre 2000 avoir subi des violences sexuelles de la part de Joël Le Scouarnec, et qu'elle avait confronté ce dernier aussitôt.
Arrêté en 2017 pour le viol de sa voisine de six ans, Joël Le Scouarnec avait été condamné en 2020 à 15 ans de réclusion pour les violences sexuelles commises sur quatre enfants. Parmi eux, les deux filles d'Annie. Le médecin avait aussi reconnu des violences sexuelles, prescrites, sur une autre nièce.