Gilets jaunes: les autorités redoutent les accidents avec l'arrivée de la nuit

A la nuit tombée, les appels à la vigilance ont été répétés à l'attention des manifestants et des automobilistes afin d'éviter les accidents. A cela s'ajouterait l'arrivée de casseurs, venus non pas pour manifester contre l'augmentation des prix du carburant, mais pour affronter les forces de l'ordre.

Une attention toute particulière au "changement de profil de celles et ceux qui manifestent". Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, assurait que les missions des forces de l'ordre avaient évolué en fin de journée avec l'arrivée de casseurs sur les points de manifestation mis en place par les gilets jaunes. "Les manifestants bon enfant se transforment par l’arrivée de casseurs ici et là", a confirmé le directeur de la gendarmerie nationale.

Vers 16 heures, une centaine de personnes se sont introduites dans la préfecture de l'Aube à Troyes. Des dégradations ont été commises à l'intérieur avant que le groupe se dirige vers la mairie. Des forces de l'ordre ont dû être envoyées pour renforcer les effectifs locaux. Des faits similaires ont été observés à Laval, en Mayenne, mais aussi à Quimper, dans le Finistère où des canons à eau ont été utilisés pour disperser les participants à une manifestation violente. Des cocktails Molotov ont également été jetés sur les policiers et gendarmes qui tentaient d'évacuer un péage sur l'A4.

"C'est cette bascule qui suscite notre attention, a expliqué le directeur de la police nationale, Eric Morvan. Nous faisons en sorte que les moyens soient à disposition pour les gérer."

La crainte de la nuit

Un autre élément inquiète les autorités. Alors que plus de 200 blocages étaient encore en cours à 19 heures, les risques d'accident sont multipliés avec la nuit. "Il nous faut donc nous assurer la mise en sécurité des personnes de manière à ce qu’elles ne se trouvent pas sur les axes de circulation en position vulnérable par rapport à des automobilistes qui ne pourraient pas les voir ou les voir au dernier moment", explique le général Lizurey, directeur de la DGGN.

Les appels à la vigilance sur les routes se sont d'ailleurs multipliés en fin de journée.

5.000 patrouilles étaient mobilisées ce samedi pour sécuriser cette journée de mobilisation. Elles pourraient le rester une bonne partie de la soirée et de la nuit.

Justine Chevalier