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Police-Justice

Germanwings: Lubitz a vu 41 médecins en 5 ans, dont 7 les dernières semaines

L'enquête a rapidement révélé un acte volontaire du co-pilote qui a provoqué le crash de la Germanwings.

L'enquête a rapidement révélé un acte volontaire du co-pilote qui a provoqué le crash de la Germanwings. - Foto team Muller - AFP

Le procureur de Marseille a tenu jeudi une conférence de presse pour faire un point sur l'enquête sur le crash de la Germanwings. Brice Robin a notamment indiqué qu'au cours des cinq dernières années, Andreas Lubitz, le co-pilote qui a volontairement provoqué le crash, avait vu 41 médecins.

Une information contre X va être ouverte pour homicides involontaires dans l'affaire du crash de la Germanwings, a annoncé jeudi le procureur de Marseille, Brice Robin, lors d'une conférence de presse. Cette enquête sera confiée à trois juges d'instruction marseillais. Le magistrat a expliqué que le droit français ne lui permettait pas "d'ouvrir une information judiciaire pour assassinat puisque l'auteur est décédé".

Le 24 mars dernier, le vol 9525 de la compagnie allemande Germanwings, qui reliait Barcelone à Düsseldorf, s'est écrasé dans les Alpes françaises avec à son bord 150 personnes. Les premiers éléments relevés par les enquêteurs ont révélé que ce crash était la conséquence d'un acte volontaire du co-pilote

L'ouverture de cette information judiciaire va permettre de conserver "un équilibre entre le secret médical et la sécurité des vols", a précisé le magistrat.

Lubitz avait consulté sept médecins le mois précédant le crash

Détaillant les circonstances de l'accident après trois mois d'enquête, le procureur de Marseille a indiqué qu'Andreas Lubitz n'avait pas répondu aux appels des contrôleurs aériens alors que l'Airbus de la Germanwings était en chute libre. Pas moins de 11 appels ont été lancés. Tous sont restés sans réponse.

Au cours de ce point sur l'enquête, auquel assistait 200 proches des victimes, le procureur de Marseille a indiqué qu'Andreas Lubitz, avait consulté 41 médecins en cinq ans. Lors des dernières semaines qui ont précédé le crash, il en avait vu sept: un généraliste, trois psychiatres et trois ORL. Ces consultations ont eu lieu avec des médecins privés qui n'appartenaient pas à la Lufthansa, la maison-mère de la Germanwings. Entendu par les enquêteurs, l'un d'eux a évoqué "un soupçon de psychose menaçante".

Le copilote, "soucieux de sa santé et [qui] avait une crainte de perdre la vue" souffrait d'une grave dépression, d'une "psychose accompagnée de troubles de la vue sans résultats organiques", a expliqué Brice Robin.

Quelques jours après le crash de l'Airbus dans les Alpes-de-Haute-Provence, on apprenait qu'Andreas Lubitz était en arrêt maladie le jour du drame. Une information démentie par le procureur de Marseille. Selon l'enquête, le co-pilote avait été arrêté du 22 au 24 février puis du 16 au 22 mars. Le crash a lui eu lieu le 24 mars.

Création d'une sépulture collective

Enfin, le magistrat marseillais a fait un point sur l'identification des victimes après s'être entretenu plus de quatre heures avec leur proches. Pour l'heure, seuls les corps de 44 passagers allemands ont pu être rapatriés dans leur pays d'origine. "Dès lundi prochain, 30 victimes espagnoles retrouveront leur terre natale", a ajouté Brice Robin, selon qui "d'ici la fin du mois, la société Germanwings sera en mesure de restituer l'ensemble des corps".

Concernant les fragments humains non identifiables des victimes, le procureur de Marseille a précisé que ceux-ci seront inhumés dans une sépulture commune qui serait installée sur la commune du Vernet, proche du lieu du drame.

J.C.