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Crash de l'A320 de la Germanwings: dix ans après, retour sur une journée de drame

Des débris de l'Airbus A320 de la compagnie Germanwings, qui s'est écrasé le 24 mars 2015 dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Des débris de l'Airbus A320 de la compagnie Germanwings, qui s'est écrasé le 24 mars 2015 dans les Alpes-de-Haute-Provence. - Françis Malenfer - Ministère de l'Intérieur - AFP

Il y a dix ans, l'Airbus A320 de la compagnie Germanwings s'est écrasé près de la commune de Prads-Haute-Bléone dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le copilote de l'avion, qui s'était suicidé, emportait avec lui 149 autres personnes.

Dix ans plus tard, le crash délibéré de l'avion de la compagnie allemande laisse toujours une trace indélébile dans les esprits des Alpes-de-Haute-Provence. La silhouette du massif des Trois-Évêchés se découpe dans le ciel, au-dessus du Vernet. Une masse sombre, encore couverte de neige à son sommet.

C'est là, sur les flancs de cette montagne, que l'A320 de la Germanwings, qui effectuait la liaison entre Barcelone et Düsseldorf, a terminé sa course. Là que le 24 mars 2015 Andreas Lubitz, copilote, a décidé de se suicider, emportant 149 personnes avec lui dans la mort.

Dans les tours de contrôle, on ne sait rien de tout ça. L'avion a simplement disparu des radars à 10h41. L'inquiétude est immense. Très vite, un hélicoptère de la gendarmerie survole la zone. Il ne lui faut que quelques minutes pour localiser l'appareil, ou ce qu'il en reste.

La mobilisation de toute la vallée

Des débris ont été ventilés sur 2km2 par la violence de l'impact. L'aéronef se situe quant à lui dans une zone difficile d'accès, faite de marnes friables, raides. Et surtout, il n'y a aucun survivant. Les forces de l'ordre s'activent pour interdire l'accès à la zone, rassembler les débris, mais aussi récupérer les boîtes noires et les corps des passagers. De son côté, la vallée s'organise.

Du côté du Bès comme de la Blanche, on se prépare pour accueillir les familles des victimes, dévastées par la nouvelle. "S'il y a des gens dans la détresse, qui ne trouvent pas de logement", explique un habitant de Seyne à l'époque, "je leur offre le gîte et le couvert. Parce que j'ai de la peine, j'ai beaucoup de peine. Comme tout le monde je crois".

Une douleur partagée par les élus. Face à une nuée de micros, le maire de Prads-Haute-Bléone, Bernard Bartolini, a la voix blanche.

"On n'a plus les mots. L'émotion est tellement forte, tellement intense, on n'a plus les mots. On est là, on les étreint. Mais c'est difficile".

En ce mois de mars 2015, c'est toute une vallée qui est sous le choc du drame, alors que la piste du suicide du copilote n'est pas encore consolidée.

400 proches de victimes attendus pour des hommages

Le lendemain, François Hollande, Angela Merkel et Mariano Rajoy se rendent sur place. Ils rencontrent les familles, les gendarmes et les pompiers engagés sur le sinistre. François Hollande, alors président de la République, clame sa "fierté" face à la mobilisation de tous, sa compassion à l'endroit des familles, des personnes touchées par ce drame.

Dix ans plus tard, une stèle se dresse au Vernet, à la mémoire des victimes du crash. Dans la montagne, une sphère métallique étincelle sur les lieux de l'impact. Chaque année, les familles viennent se recueillir sur les lieux, escortées par les pensées d'une vallée marquée à jamais.

En 2025, les hommages seront particuliers, marquant un triste anniversaire. Près de 400 proches des 150 victimes sont attendues au Vernet et à Prads-Haute-Bléone ce lundi 24 mars. Un écran diffusera le nom de chaque personne morte lors du crash.

Ugo Marseille