Emplois fictifs: 5 ans de prison dont 2 ferme pour François Fillon, prison avec sursis pour son épouse Penelope

François Fillon, et son épouse Penelope, le jour de leur jugement le 29 juin 2020 - Thomas Samson - AFP
Il n'y aura pas de suite au procès Fillon. Le tribunal correctionnel de Paris a refusé la demande du clan Fillon qui réclamait la réouverture du procès dont les débats se sont achevés au mois de mars dernier. Nathalie Gavarino, la présidente de la 32e chambre a déclaré coupables François et Penelope Fillon, ainsi que Marc Joulaud, l'ancien suppléant du député, jugés pour détournement de fonds publics. Le tribunal a estimé que le rôle de Penelope Fillon se "limitait au soutien de la carrière de son mari".
La présidente a précisé que "les pièces transmises par la défense n'ont pas permis d'étayer le rôle de Penelope Fillon" comme assistante parlementaire.
Suivant les réquisitions du parquet national financier, la présidente du tribunal a condamné François Fillon à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, ainsi qu'une amende de 375.000 euros et 10 ans d'inéligibilité. Son épouse Penelope Fillon écope de trois ans de prison avec sursis et son ancien suppléant Marc Joulaud à trois ans de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende. Une condamnation pour ce dernier plus lourde que celle réclamée par le parquet.
Fillon " a érodé la confiance des citoyens"
Poursuivant sa lecture de la décision devant les trois prévenus, la présidente a estimé que "rien ne démontre qu’elle ait eu un rôle dans le suivi des dossiers, ni qu’elle ait pris des contacts pour les faire avancer". "Penelope Fillon a toujours été rémunérée au maximum, pour des tâches qui n’apparaissaient pas substantielles", a encore pointé la présidente du tribunal correctionnel. Elle a d'ailleurs rappelé les propos tenus par l'épouse de François Fillon auprès du Sunday Telegraph qui affirmat n'avoir jamais été l'assistante parlementaire de son mari.
Dans l'autre volet pour complicité et recel d'abus de biens sociaux, c'est-à-dire au sujet de l'emploi occupé par Penelope Fillon à La revue des deux mondes, là encore la justice estime que cette dernière n'a pas apporté la preuve de la véracité d'un emploi. La justice qui évoque "l'inconsistance" de ce travail, précise que François Fillon ena été l'initiateur.
"François Fillon a contribué à éroder la confiance des citoyens envers" les hommes politiques, a martelé la présidente de la 32e chambre correctionnelle.
Un procès en appel
Le judiciaire a estimé qu'il "avait le droit de s'immiscer" dans le travail parlementaire, a déploré Me Pierre Cornut-Gentille, l'avocat de Penelope Fillon.
Il y aura un nouveau procès, a réagi Me Antonin Levy, l'avocat de François Fillon qui a annoncé un recours en appel.
La défense de François et Penelope Fillon avait déposé mardi dernier une demande pour obtenir la réouverture des débats afin que le dossier soit examiné au regard de nouveaux éléments. Les avocats de la défense voulaient en effet que les déclarations de l'ancienne procureure du parquet national financier soit prise en compte dans ce procès. Au début du mois de juin, Eliane Houlette a évoqué des "pressions" lorsque son parquet conduisait cette enquête sur des soupçons d'emplois fictifs. Une demande que le tribunal a tacitement rejeté.