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Police-Justice

Féminicide en Ille-et-Vilaine: la victime avait déposé deux plaintes contre son ex-compagnon

Gendarmerie (illustration).

Gendarmerie (illustration). - Sameer Al-DOUMY / AFP

Une femme de 36 ans a été tuée par son ex-compagnon dans la nuti du 8 au 9 août en Ille-et-Vilaine. Elle avait déposé deux plaintes contre lui dans les semaines précédant les faits.

Les investigations se poursuivent après le féminicide survenu en pleine rue en Ille-et-Vilaine dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 août. Le parquet indique ce mardi 12 août dans un communiqué que la victime, âgée de 36 ans, avait déposé deux plaintes contre son ex-conjoint dans les semaines précédant les faits.

Dans la première plainte déposée au commissariat de police de Saint-Malo le 18 juillet, et complétée le 7 août, la victime a indiqué s’être séparée de son concubin au début du mois de juillet et que, depuis cette date, afin de la reconquérir, ce dernier lui envoyait de nombreux messages, tentait de la joindre fréquemment par téléphone et se présentait régulièrement à son domicile, parfois pour lui déposer des fleurs ou demander de récupérer des effets personnels.

Elle a aussi affirmé n'avoir jamais été victime de violence physique, verbale ou sexuelle ni de menace de mort de la part de l’intéressé. Ces faits ont alors été qualifiés par le service d’enquête lors du dépôt de plainte de harcèlement commis par un ancien concubin.

Une seconde plainte a été déposée le 2 août à la brigade de gendarmerie de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine pour des faits qualifiés par le service enquêteur de dégradations contraventionnelles. La victime suspectait son ancien concubin d’avoir dégradé son véhicule. Ces deux enquêtes étaient toujours en cours le 8 août, quand elle a été tuée à coups de couteau par son ex-compagnon.

La garde à vue du gendarme levée

Le parquet précise aussi les circonstances du féminicide. Il indique que "quelques minutes avant l'assassinat", la victime et ses deux filles ont constaté la présence de l'homme en bas de leur immeuble et sont descendues de l'appartement. "S'en suivait alors une altercation entre le mis en cause, la victime et une des ses filles", écrit le parquet.

L'homme a porté plusieurs coups à la victime, sur laquelle deux plaies au niveau du cou ont été constatées. L'homme a ensuite pris la fuite pour se réfugier à son domicile situé à quelques kilomètres de là, dans le département voisin des Côtes-d'Armor, commettant alors trois refus d'obtempérer.

Au moment où les gendarmes ont tenté de l'interpeller, l'homme a adopté une "attitude très menaçante" et tenait "une machette". Ne parvenant pas à le maitriser, l'un des gendarmes a tiré à plusieurs reprises, provoquant son décès.

Deux enquêtes avaient été ouvertes, une du chef "d'assassinat" et l'autre du chef de "violences avec usage d’une arme ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner". Le militaire ayant fait usage de son arme de service avait été placé en garde à vue, comme le veut la procédure lors de l'usage par un gendarme de son arme de service. Celle-ci a été levée à l'issue d'une remise en situation la nuit suivant les faits, indique le parquet.

3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences

Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).

Boris Kharlamoff, Emilie Roussey