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Police-Justice

Émeutes: Jean-Luc Mélenchon appelle les jeunes à "ne pas toucher" aux écoles

Jean-Luc Mélenchon (LFI) lors d'une conférence de presse à Paris le 27 mars 2023

Jean-Luc Mélenchon (LFI) lors d'une conférence de presse à Paris le 27 mars 2023 - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

Dans une vidéo publiée ce vendredi soir, l'ancien candidat à la présidentielle s'est adressé "notamment" aux "plus jeunes". "L'école, il ne faut pas y toucher, la bibliothèque, le gymnase, tout ce qui est à nous tous, qui est notre bien commun", a-t-il déclaré.

"Jamais les Insoumis n'ont été pour la violence": Jean-Luc Mélenchon a répliqué à ses détracteurs ce vendredi soir en appelant "notamment les plus jeunes" à "ne pas toucher" aux écoles ou aux bibliothèques, "notre bien commun", après trois nuits d'émeutes en France.

Depuis mardi, les Insoumis essuient un feu roulant de critiques venant du camp présidentiel, de la droite et l'extrême droite, qui leur reprochent de ne pas condamner suffisamment fermement les émeutes et les violences, consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier. Le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti les avait ainsi taxés de "complices moraux des exactions qui sont commises".

"L'escalade sécuritaire mène au désastre"

Jean-Luc Mélenchon a contre-attaqué en deux temps vendredi: "Les élucubrations contre LFI ne masqueront pas la responsabilité de ceux qui ont créé cette situation", a-t-il lancé à midi sur Twitter.

"L'escalade sécuritaire mène au désastre", s'est-il indigné. Une référence à l'augmentation du déploiement des forces de l'ordre dans la nuit de jeudi à vendredi, et aux déclarations de l'exécutif qui s'est dit prêt à adapter le dispositif de maintien de l'ordre "sans tabou".

Et le chef insoumis de clamer: "Entendez la demande populaire. Respectez-là. Plan d'urgence justice partout".

Divergences au sein de la gauche

Plus solennel dans la soirée, il est toutefois intervenu dans une vidéo pour s'adresser "notamment" aux "plus jeunes". "L'école, il ne faut pas y toucher, la bibliothèque, le gymnase, tout ce qui est à nous tous, qui est notre bien commun".

Des divergences étaient apparues au sein de la gauche dans la façon d'apaiser le climat de tension.

Si le premier secrétaire du PS Olivier Faure a dit, dans une vidéo, "comprendre parfaitement la colère qui s'exprime" dans "des territoires négligés, méprisés par la République", il a dans le même temps "appelé solennellement à un retour au calme".

"On s'attaque à des édifices et services publics, des commerces qui sont parfois le poumon d'un quartier", a-t-il souligné.

"J'appelle l'ensemble des élus de la Nupes à appeler au retour de la paix civile", a ajouté le député de la Seine-et-Marne, dans une déclaration adressée en particulier aux Insoumis.

Le communiste Fabien Roussel avait de son côté souligné sa "condamnation absolue des violences qui ont lieu cette nuit". Et il a ajouté, dans un tacle clair à Jean-Luc Mélenchon: "Quand on est de gauche, on défend les services publics, pas leur pillage. Ce qui doit être à l'ordre du jour, c'est la justice: justice pour Nahel, justice pour nos quartiers, justice pour notre pays". Le député PCF de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu a aussi condamné une "violence aussi aveugle qu'idiote".

Les écologistes ont pour leur part tenté de concilier les deux positions. Leur cheffe Marine Tondelier a jugé que "le calme, ça ne se décrète pas, ça se construit". "Sans justice et sans vérité, il n'y aura pas de paix. Ce n'est pas une menace, ce sont les faits", a-t-elle expliqué.

Mais jeudi soir, elle avait adressé ses "pensées à tous les élus locaux qui s'apprêtent à vivre une très longue nuit et à toutes celles et ceux qui se mobiliseront pour assurer la sécurité partout en France".

Sur le fond, la gauche est d'accord et a défilé ensemble lors de la marche blanche à Nanterre, jeudi. Elle demande la condamnation rapide et la suspension du policier qui a tué le jeune Nahel mardi matin à Nanterre lors d'un contrôle routier. Elle exige aussi une réforme de la police, notamment l'abrogation de l'article 435-1 du code de la sécurité intérieure portant sur la légitime défense des policiers.

F.R. avec AFP