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Police-Justice

"Elle avait du mal à parler": le récit du député qui a soutenu Sandrine Josso après sa soirée chez Joël Guerriau

Luc Geismar à l'Assemblée nationale, le 3 octobre 2023

Luc Geismar à l'Assemblée nationale, le 3 octobre 2023 - Thomas SAMSON / AFP

Le député de Loire-Atlantique, Luc Geismar, a rejoint Sandrine Josso aux urgences. Il était également aux côtés de l'élue lorsqu'elle a été déposer plainte au commissariat du VIIe arrondissement parisien.

Entre colère et incompréhension. Après que le sénateur de Loire-Atlantique Joël Guerriau a été mis en examen, accusé d'avoir drogué à son insu la députée Sandrine Josso pour tenter d'abuser d'elle sexuellement, la chronologie des faits de la nuit du mardi 14 au mercredi 15 est de mieux en mieux établie.

Auprès de BFMTV mardi, l'élue, qui s'est dite "toujours en état de choc", a expliqué comment elle a précipitamment quitté le domicile parisien du sénateur après s'être sentie en danger.

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Auprès de Ouest-France, c'est Luc Geismar, député MoDem, appelé au secours par Sandrine Josso et qui a accompagné cette dernière tout au long de la nuit, qui raconte son déroulé des faits. Sur le plateau de BFMTV, il avait déjà évoqué sa "colère" quant à cette affaire.

Dans un premier temps, c'est au téléphone que l'élu dit se rendre compte de la situation.

"Je l’ai senti vaseuse. Elle avait du mal à articuler, à parler. Elle m’a dit qu’on avait mis quelque chose dans son verre et elle était très affirmative. J’ai essayé de la rassurer", se rappelle-t-il.

"Je vais porter plainte"

La suite se passe à l'hôpital parisien de Lariboisière, où l'élue, qui a demandé à Luc Geismar de la rejoindre, patiente aux urgences. "Je suis arrivé à l’hôpital et quand j’ai passé l'accueil, on m'a demandé de m’identifier. J'ai donné ma carte tricolore et on est allé lui montrer", rembobine-t-il.

"Elle m’a dit avoir eu très peur en voyant la carte, mais elle a soufflé quand elle a su que c’était moi", ajoute le député. Auprès de BFMTV, Sandrine Josso a rappelé qu'alors qu'elle tentait de quitter le domicile de Joël Guerriau, ce dernier l'a suivi jusqu'à son taxi.

Malgré son état, les produits stupéfiants qu'elle a ingérés contre son gré ont fait effet, elle parvient à discuter avec son ami dans l'attente des résultats toxicologiques, qui tombent à l'aube. "Ils confirment qu'elle était droguée. Elle était bouleversée, mais elle avait aussi beaucoup de colère."

"C’est la consternation. Il n’y avait plus d'alternative. Mais dans sa tête, malgré l’emprise des produits, elle ne voulait pas laisser une chose pareille. Elle m'a dit: ’Je vais porter plainte, je vais porter plainte.'", ajoute-t-il.

Porter la voix des victimes

Dans la matinée du mercredi, Luc Geismar a ensuite accompagné Sandrine Josso jusqu'au commissariat du VIIe arrondissement pour y déposer sa plainte.

"Je suis resté au commissariat jusqu’à 12h30. J’avais un rendez-vous, alors elle m’a dit:’'C’est bon Luc, je crois que je vais y arriver'. Je l’ai laissée entre de bonnes mains. Elle avait repris une bonne partie de ses forces", ajoute-t-il; toujours auprès du quotidien régional.

Après cette épreuve, les deux députés sont restés en contact et Sandrine Josso est désormais "dans une démarche où elle souhaite que ce qui lui est arrivé serve à d’autres."

"Si elle avait été moins forte, moins connue, plus candide, si elle n’avait pas eu ce caractère extraordinaire, qui sait si on en parlerait. [...] J’espère qu’avec cette histoire plein de petites voix vont sortir des bois", termine-t-il.

Les sanctions politiques sont rapidement tombées contre le sénateur Joël Guerriau. Samedi, il a été suspendu par son parti Horizons et son groupe parlementaire, qui pourraient l'exclure définitivement.

En début d'après-midi, le groupe Les Indépendants au Sénat, où siège l'élu de Loire-Atlantique, a, à son tour, annoncé sa "suspension" et "l'engagement d'une procédure disciplinaire", avec là encore une possible exclusion.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV