Éboulement mortel en Haute-Savoie: des opérations de sécurisation en cours et une enquête "pour déterminer l'enchaînement des faits"

Un éboulement a fait au moins deux morts et deux blessés en Haute-Savoie ce mercredi 20 août. - Rodolphe Buisson
La roche reste instable et des "opérations de sécurisation" sont en cours ce jeudi 21 août près de Passy en Haute-Savoie, où un éboulement a fait deux morts et deux blessés la veille, a indiqué la préfecture.
La route nationale 205, sur laquelle un bloc de roche a percuté une voiture vers 18 heures ce mercredi, tuant deux passagers âgés d'une vingtaine d'années, restera fermée dans le sens descendant pendant une dizaine de jours, a ajouté une porte-parole.
"Des sondages ont lieu car le terrain reste très instable" au-dessus de cette route qui court le long du flanc de la montagne, a-t-elle précisé.
L'accès à Chamonix reste toutefois possible, avec des ralentissements, le viaduc des Egratz ayant été ouvert à la circulation dans les deux sens, souligne la préfecture.
Une enquête en cours
Les roches sont tombées sur l'arrière d'un véhicule de vacanciers originaires de la Somme. Le père et la mère, âgés de 54 ans, qui se trouvaient à l'avant ont été blessés et transférés à l'hôpital. Passagers à l'arrière, leur fils et sa petite amie, tous les deux nés en 2002, ont été tués.
"Nous allons attendre l'enquête pour déterminer l'enchaînement des faits", indique ce jeudi le colonel Nicolas Marillet, directeur et chef du corps départemental du SDIS de Haute-Savoie, expliquant qu'on "ne connaît pas le chemin qu'a parcouru le rocher".
"Les morceaux de rochers et les pierres n'ont pas été dégagés car il y a besoin de comprendre ce qu'il s'est passé, identifier la localisation des pierres et comment elles sont tombées", ajoute Erwan Le Bris, directeur de la société Autoroutes et tunnel du Mont-Blanc. Pour l'heure, l'entreprise "n'est pas en mesure de donner une date pour la remise en circulation".
Sécheresse
L'accident est survenu dans un "secteur très fracturé, avec une roche peu saine", où il existe déjà de nombreux ouvrages de protection, notamment des filets, souligne Ludovic Ravanel, géomorphologue et directeur de recherches au CNRS.
Même si "le lien direct est difficile à démontrer", le drame a eu lieu "après dix jours de canicule et au premier jour de précipitations significatives", relève-t-il.
Or, "la sécheresse a pour effet d'assécher les fractures au niveau des parois et, paradoxalement, les fractures sèches tiennent moins que quand elles ont une certaine humidité, explique-t-il. Quand derrière il y a des précipitations significatives, ça produit des pressions dans les fissures qui peuvent déloger les blocs."