BFMTV
Police-Justice
en direct

DIRECT. Procès de Cédric Jubillar: début des plaidoiries des avocats des parties civiles

Cédric Jubillar devant la cour d'asises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025

Cédric Jubillar devant la cour d'asises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025 - Lionel BONAVENTURE

Après la fin de l'interrogatoire de Cédric Jubillar la veille, les avocats des parties civiles débutent désormais leurs plaidoiries, ce mardi 14 octobre. Le procès est rentré dans sa dernière semaine tandis que l'accusé clame toujours son innocence.

L'ESSENTIEL

  • Dernière semaine de procès pour Cédric Jubillar. Ce mardi, les avocats des parties civiles sont appelés à la barre pour débuter leurs plaidoiries. Lire la brève
  • Ce lundi après-midi, l'interrogatoire de l'accusé amorcé vendredi a pris fin. Il a notamment été questionné sur la nuit des faits. Lire l'article
  • Cédric Jubillar a été longuement interrogé sur les faits qui lui sont reprochés. Il a réaffirmé ne pas avoir tué Delphine. "Je le martèlerai jusqu'au bout", a-t-il assuré. Lire l'article
  • Ce lundi, dans une lettre lue à l'audience, le fils de Cédric et Delphine Jubillar a accusé son père de maltraitances. Lire l'article

Pour l'avocat de l'oncle et de la tante de Delphine, l'accusé "a tué" celle-ci

L'avocat de la tante et de l'oncle de Delphine Jubillar, Me Mourad Battikh, termine sa plaidoirie ce matin en implorant les jurés de ne pas "transformer la vérité en mensonge" lorsqu'ils délibèreront, vendredi.

"Cédric Jubillar a tué Delphine", insiste-t-il.

"Elle avait un rêve qui s'est transformé en cauchemar. Ne transformez pas la vérité en mensonge", termine l'avocat.

L'audience est suspendue jusqu'à 13h30 et reprendra avec d'autres plaidoiries d'avocats des parties civiles.

Dans sa plaidoirie, Me Mourad Battikh souligne les incohérences de l'accusé

Me Mourad Battikh, avocat côté parties civiles, revient dans sa plaidoirie sur les incohérences dans la version de Cédric Jubillar quant à la nuit de la disparition de son épouse et les habitudes de cette dernière.

"Il ne sait pas si sa femme porte des lunettes ou des lentilles après la douche, mais il sait que Delphine aime sortir les chiens", souligne l'avocat.

"La vérité, c'est qu'il ne peut pas hurler son innocence car il n'a pas le script de son innocence. Et quand on n'a jamais vu ce rôle être joué, on ne peut pas l'inventer. On peut mentir, mais on n'arrive pas à enfiler le costume de l'innocent", plaide-t-il encore.

Selon Me Mourad Battikh, "la réalité, c'est qu'il a perdu sa raison d'exister, sa stabilité financière" que lui conférait son épouse, qui prenait la plupart des dépenses quotidiennes à sa charge.

Pour l'avocat de l'oncle et la tante de Delphine, "Cédric Jubillar est un menteur"

Pour Me Mourad Battikh, avocat de l'oncle et de la tante de Delphine Jubillar, qui plaide à présent, "Cédric Jubillar est un menteur" et ne dit pas tout quant à ce qu'il s'est passé dans leur maison de Cagnac-les-Mines.

"Soit il s'est passé quelque chose dans cette maison, soit il ne s'est rien passé. En France, quand on parle de féminicide, l'endroit le plus dangereux, c'est la cuisine, la chambre à coucher, le salon", explique-t-il.

"C'est pour ça que Cédric Jubillar veut à tout prix vous sortir de la maison et vous emmener sur la piste de l'amant."

L'avocat se met dans la tête de Cédric Jubillar. "Delphine Jubillar, elle aime sortir les chiens, sans lunettes, en pyjama, dans la nuit, sans lampe torche", imagine-t-il ironiquement, faisant référence à la version de l'accusé, considérée comme invraisemblable par les parties civiles et l'accusation.

"Delphine est morte, nous lui devons la vérité", lance un avocat des parties civiles

Me Mourad Battikh démarre à son tour sa plaidoirie. Avocat de l'oncle et de la tante de Delphine Jubillar ("qui tremblait quand elle est venue déposer devant" les jurés", rappelle-t-il), il commence par nuancer le portrait qui a pu être fait de Cédric Jubillar tout au long de l'audience.

"Cédric n'est pas un monstre. Je le crois sincère quand il dit qu'il aime Delphine", déclare-t-il. "Ils ont tout construit ensemble, ils ont fait deux beaux enfants."

"Le 15 décembre 2020, une femme est morte, Delphine est morte. Nous lui devons la vérité", détaille l'avocat.

Selon son avocate, la mère de l'accusé a "besoin de savoir" comment Delphine a disparu

C'est à présent Me Géraldine Vallat qui plaide. Elle représente la mère de Cédric Jubillar, Nadine F., qui s'est constituée partie civile au procès. Pour elle, explique l'avocate, Delphine Jubillar est "celle qui l'a fait devenir grand-mère".

"Évidemment qu'elle a besoin de savoir comment cette mère a disparu", indique-t-elle. "Seules deux choses intéressent la mère de Cédric Jubillar: la vérité et ses petits-enfants."

Elle s'adresse ensuite à l'accusé: "Contrairement à Louis (le fils aîné du couple Jubillar, NDLR), Monsieur Jubillar, vous avez une mère..."

Selon l'avocate, "Nadine n'a rien à gagner dans ce procès contre son fils". "Elle sortira d'ici avec une vérité judiciaire. Le point de départ d'un renouveau pour les petits. Vous jugerez en votre âme et conscience", lance-t-elle aux jurés.

Fin de cette première salve de plaidoiries des parties civiles.

Pour Me Pauline Rongier, cette affaire est "un moment historique dans la lutte contre les violences conjugales"

Me Pauline Rongier, avocate de parties civiles, plaide ce matin un "féminicide" commis par un homme qui "se fait appeler le magicien": "Il fait disparaître plein de choses: son corps, son téléphone, son historique Google."

Elle rappelle que les féminicides adviennent dans la majorité des cas au moment de la séparation, et qu'il est précédé d'un contrôle coercitif, c'est-à-dire de tout un système de contrôle et de surveillance, du mari sur la femme.

"Je sais qu'il va falloir du courage pour condamner quelqu'un sans corps, au dela de la question de la culpabilité. Il y a dans cette affaire un moment historique dans la lutte contre les violences conjugales", clame l'avocate.

"Si vous ne le condamnez pas, il y a aura encore des petits Jubillar, des Michel Pialle, des Jonathan Daval", poursuit Me Pauline Rongier.

Une avocate des parties civiles plaide un "féminicide" commis par un homme "sûr de lui"

Cette nouvelle journée d'audience démarre avec les plaidoiries des parties civiles, notamment celle de Me Pauline Rongier. Elle est l'avocate d'Emy, une amie de Delphine Jubillar, "celle qui ne s'est jamais résignée, celle qui toutes les semaines espérait la retrouver vivante ou blessée".

"Si elle a fait toutes ces recherches, c'est pour restaurer toute la dignité de Delphine, celle qui a été tuée, effacée, jusqu'au point de faire disparaître son corps", lance l'avocate.

Depuis le début du procès, ses interventions dans les débats tendent à rappeler que si Cédric Jubillar est bien coupable, il s'agit d'un féminicide.

"Un homme très sûr de lui, une femme peu sure d'elle, une relation qui s'installe avec une domination sourde et parfois invisible", décrit-elle, pointant également une "chape de plomb, une prison dans laquelle se trouvait Delphine" et sa volonté, "à l'été 2020, de s'en sortir".

Une lettre de son fils lue à l'audience l'accuse de maltraitances

Louis, le fils du couple Jubillar, a adressé une lettre à la présidente de la cour d'assises d'Albi qui en a fait la lecture hier à l'audience.

Dans cette lettre manuscrite de trois pages, écrite sur une feuille à carreaux, ou la petite écriture rappelle sa main d'enfant, Louis, 11 ans, revient sur les corrections qu'il subissait de la part de son père, qu'il nomme "Cédric", mais aussi sur la nuit de la disparition.

"Tout d'abord lorsque Maman n'avait pas encore disparu et que Elyah n'était pas encore née, Cédric me demandait de m'agenouiller, les mains sur la tête 30 mn, au coin, les genoux sur les legos, lorsque je faisais une bêtise", écrit le jeune enfant. Lire l'article.

Cédric Jubillar clame toujours son innocence

Après avoir interrogé sur les faits ces vendredi et lundi, l'accusé a réaffirmé être innocent et affirme ne pas avoir tué Delphine. Plusieurs avocats des parties civiles ont tenté d'amener Cédric Jubillar à reconnaître les faits pour lesquels il est jugé.

Parfois sur le point de céder à l'agacement, l'accusé est cependant resté inflexible, assurant sans relâche n'avoir "pas touché" Delphine Jubillar.

Les plaidoiries des parties civiles doivent débuter ce mardi

Bonjour à toutes et tous, bienvenue dans ce direct consacré au procès de Cédric Jubillar.

Dernière ligne droite pour l'accusé, alors que les premiers à passer à la barre sont les avocats des parties civiles.

BFMTV