Deux sympathisants de Zemmour condamnés après des vidéos simulant des tirs sur Macron et les Insoumis

Le candidat Reconquête! à la présidentielle française Eric Zemmour - Eric PIERMONT © 2019 AFP
Fusil en main, ils imaginaient prendre pour cible Emmanuel Macron et les Insoumis dans des vidéos. Ce vendredi, deux sympathisants d'Éric Zemmour ont été condamnés à de la prison avec sursis pour leur diffusion.
Les vidéos litigieuses "ont dépassé les bornes admissibles de la liberté d'expression", avait estimé la procureure lors de l'audience devant le tribunal correctionnel de Paris. Elle avait requis quatre mois d'emprisonnement avec sursis.
8.000 euros de préjudice moral
Benjamin S., un militaire âgé de 21 ans, et Alain R., un cuisinier intérimaire de 30 ans, ont été condamnés respectivement à quatre et trois mois de prison avec sursis et interdiction de port d'arme pendant cinq et trois ans. Le premier a été reconnu coupable de provocation à commettre des infractions non suivie d'effet, le second de complicité.
Leur condamnation sera inscrite dans leur casier judiciaire et ils devront verser solidairement, au titre du préjudice moral, 3.000 euros au député LFI Alexis Corbières et 5.000 euros à Raquel Garrido, sa compagne et ex-porte-parole du parti. Emmanuel Macron ne s'était pas constitué partie civile.
"De l'humour noir et gras"
Lors du procès, les deux prévenus avaient expliqué avoir fait de "l'humour noir et gras" et souligné que les vidéos incriminées avaient été réalisées uniquement pour faire rire leurs amis et mises en ligne à leur insu. Tous deux avaient admis s'être rencontrés à un meeting du candidat à l'élection présidentiel Eric Zemmour (Reconquête!).
Les vidéos litigieuses montrent un homme arborant une casquette "Ben voyons", un tic de langage d'Éric Zemmour érigé en slogan par ses fans, s'exercer avec un fusil à lunette dans un stand de tirs. "Ben voyons les amis, on va éclater qui là ? Du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental", s'esclaffe le jeune homme, avant d'ouvrir le feu. Fusil en joue, il mime ensuite la surprise - "Ah, Emmanuel Macron !" - et décoche un second tir.
Dans une autre vidéo tournée au même endroit, un autre jeune homme, fusil en main, explique "s'entraîner à chasser du Garrido sauvage" avant de faire feu, puis de tirer une seconde fois en évoquant le député LFI Alexis Corbière.
Raquel Garrido a salué auprès de l'AFP des "peines lourdes qui prennent en compte la gravité des faits" et qui font "passer un message fort à toute cette mouvance d'extrême droite.
Dans un communiqué publié le 22 décembre, Éric Zemmour avait fermement "condamné" ces vidéos.