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"Des violences volontaires et délibérées": la veuve de Cédric Chouviat réagit au renvoi des trois policiers

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Sur BFMTV, la veuve de Cédric Chouviat, un livreur mort d'asphyxie après une interpellation en 2020, a estimé que son mari a été victime de "violences volontaires et délibérées" par les forces de l'ordre.

Quatre ans jour pour jour après le drame, une nouvelle étape est franchie dans le dossier. Sur BFMTV ce vendredi 3 janvier, Doria Chouviat, la veuve de Cédric Chouviat, un livreur mort d'asphyxie après une interpellation en 2020, a estimé que "plein de vérités dérangeantes" ressortent de l'enquête, désormais finie.

"On a su, qu'en fin de compte, c'était tout sauf d'un homicide involontaire. C'est des violences volontaires et délibérées que mon mari a subi. Même le contrôle en lui-même, c'est un contrôle abusif et arbitraire", a-t-elle déclaré.

Plus tôt dans la journée, trois policiers ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire. Les juges d'instruction ont estimé que leurs "actions concomitantes" ont provoqué la mort de Cédric Chouviat, en janvier 2020. L'avocat d'un des policiers a fait appel de ce renvoi pour requalifier les faits.

Les trois policiers "ont adopté un comportement non adapté, négligent et imprudent", selon une ordonnance de renvoi révélée par Mediapart et consultée par BFMTV. Une quatrième policière, qui avait été placée au cours de l'enquête sous le statut plus favorable de témoin assistée, échappe, elle, à un procès.

Une "étape cruciale" pour la famille

Cette décision est "une étape importante pour la famille" de la victime, a estimé Arié Alimi, avocat de la famille. Mes William Bourdon et Vincent Brengarth, autres avocats de la famille, ont aussi salué une "étape cruciale" mais regretté "le choix de la qualification" d'homicide involontaire "qui dénature et occulte" le caractère "volontaire", selon eux, des violences.

Cédric Chouviat était un livreur à scooter de 42 ans, mort d'asphyxie après une interpellation tendue le 3 janvier 2020. Il avait été plaqué au sol à Paris, avec son casque de moto sur la tête lors d'un contrôle policier, provoquant un malaise. Hospitalisé dans un état critique, il est déclaré mort le 5 janvier.

Cette affaire est devenue emblématique des violences policières puisqu'il a répété "j'étouffe" à neuf reprises en treize secondes. Des mots qui rappelaient ceux de George Floyd, un Afro-Américain étouffé en mai 2020 par un policier blanc à Minneapolis, drame qui avait déclenché une immense vague de manifestations aux Etats-Unis.

Matthieu Heyman