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Police-Justice

Dans l'attente d'un ministre, les policiers composent avec Edouard Philippe

Le Premier ministre endosse les deux casquettes de Premier ministre et ministre de l'Intérieur.

Le Premier ministre endosse les deux casquettes de Premier ministre et ministre de l'Intérieur. - Jeff Pachoud - AFP

Depuis la démission de Gérard Collomb la semaine dernière, c'est Edouard Philippe qui assure l'intérim. Un Premier ministre à la double casquette, jugé présent et efficace. Les policiers sont toutefois dans l'attente d'un ministre pour les dossiers de fond.

Une visite quelques heures après la passation de pouvoir aux policiers à Nanterre pour les féliciter de l'arrestation de Redoine Faïd. Une autre en pleines tractations autour du remaniement auprès de la BAC du 19e arrondissement. Un déplacement dans un centre de gestion de crise à Beauvau dans le week-end. Ou encore une participation au G6 des ministres de l'Intérieur des principaux Etats européens ce lundi à Lyon. En un peu plus d'une semaine d'intérim à la tête du ministère de l'Intérieur, Edouard Philippe n'aura esquivé aucune de ses nouvelles obligations. Selon nos informations, Emmanuel Macron trouve même que son Premier ministre prend trop bien la lumière.

Depuis qu'il a enfilé la casquette de ministre de l'Intérieur pour remplacer à la hâte Gérard Collomb, démissionnaire pour se présenter aux Municipales à Lyon, Edouard Philippe est donc partout. Une situation qui pourrait durer encore quelques jours, le remaniement étant attendu au plus tôt vendredi. Vivre 10 jours sans ministre ne pose pas de problème aux policiers qui saluent l'investissement d'Edouard Philippe. "Les policiers continuent à faire leur travail, ce n'est pas un ministre qui fait qu'on travaille ou pas", assure Philippe Capon, secrétaire général du syndicat UNSA Police.

"L'urgent est géré"

Pour la gestion quotidienne et le travail habituel de service et d'enquête, les policiers peuvent se tourner vers leurs interlocuteurs habituels: le directeur général de la police judiciaire, le préfet de police à Paris mais aussi le cabinet du ministre de l'Intérieur. L’équipe de Gérard Collomb ayant été intégralement reconduite au Journal officiel dès le jeudi 4 octobre, à l'instar du directeur du cabinet, Stéphane Fratacci. "L'Etat est tenu, les institutions fonctionnent", a d'ailleurs martelé ce mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Si la présence assidue d'Edouard Philippe dans les déplacements sécuritaires rassure, elle ne masque pas totalement l'impatience de certains à voir un nouveau ministre nommé place Beauvau. Car ministre ne se résume pas à la revue des troupes. "L'urgent est géré, poursuit Philippe Capon. Mais les affaires courantes beaucoup moins."

Contactés les policiers citent comme thèmes qui attendent leur futur patron la nomination de directeurs, les grandes orientations à donner en matière de sécurité, le suivi de la mise en place de la police de sécurité du quotidien ou encore l'arbitrage des effectifs.

Outre l'identité du futur ministre, les policiers s'interrogent sur le fonctionnement actuel du ministère de l'Intérieur. Le schéma tracé entre Gérard Collomb et Jacqueline Gourault, ministre déléguée en charge des collectivités territoriale, sera-t-il maintenu dans le prochain gouvernement? Chaque jour sans réponse à cette question voit le nom d'un nouveau candidat émerger sans que de réelles tendances en ressortent. "C'est sûr qu'on aura un week-end animé", ironise alors un policier.

Justine Chevalier