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Police-Justice

Contraint par la justice, Ménard déplace sa crèche de Noël mais n'y renonce pas

Robert Ménard le 18 octobre 2016 à Béziers, dans l'Hérault.

Robert Ménard le 18 octobre 2016 à Béziers, dans l'Hérault. - Sylvain Thomas - AFP

La justice a ordonné le retrait sous 48 heures de la crèche de Noël du hall de la mairie de Béziers, sous peine d'une amende de 2000 euros par jour de retard. Robert Ménard a annoncé qu'il allait l'enlever du hall... Pour la réinstaller dans un bâtiment voisin.

Chaque année depuis Noël 2014, Robert Ménard fait installer une crèche de Noël dans la mairie, et chaque année la justice s'en mêle. L'année 2017 n'échappe pas à la règle: le tribunal administratif de Montpellier a enjoint lundi le maire d'extrême droite de Béziers de retirer sous 48 heures la crèche installée dans sa mairie. Le tribunal administratif de Montpellier a prononcé une astreinte de 2000 euros par jour de retard.

Robert Ménard a donc décidé de réagir, mais pas de renoncer à "sa" crèche: ce lundi soir, il annonce qu'il va "appliquer cette décision à la lettre: on enlève la crèche du hall" de la mairie pour la réinstaller "juste à côté": "Elle est expulsée, on va lui trouver refuge", explique-t-il. Dans les faits, la crèche va être exposée jusqu'à Noël à une adresse voisine de l'hôtel de ville, un bâtiment municipal qui sert à des réceptions, ont précisé les services de la mairie.

La crèche était-elle festive?

Dans sa décision, le juge a rappelé que "l'installation d'une crèche à titre temporaire à l'initiative d'une personne publique dans un emplacement public n'est légalement possible que lorsqu'elle présente un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d'un culte ou marquer une préférence religieuse". Il se conforme ainsi à la jurisprudence du Conseil d'Etat, qui a clarifié le droit applicable aux crèches dans les bâtiments publics en novembre 2016 après des décisions contradictoires de plusieurs tribunaux.

En 2015 et 2016, la mairie avait annoncé opter pour une "dimension plus culturelle et festive" avec une crèche accompagnée d'un sapin de Noël et d'une boîte aux lettres pour écrire au Père Noël.

Cette année, le magistrat estime que la crèche installée n'a aucun "caractère culturel, artistique ou festif". Il s'appuie d'ailleurs sur des propos tenus par Robert Ménard lors de l'inauguration de la crèche, dans lesquels il "manifeste clairement sa volonté de ne pas tenir compte des décision de justice" sur le sujet. Un argument démenti par l'intéressé: l'édile affirme au contraire que la crèche 2017 était présentée dans "une nouvelle version encore plus proche du caractère festif".

A. K.