"Comment se faire entendre?": un émeutier de 18 ans justifie les violences après la mort de Nahel

Un jeune homme de 18 ans, surnommé "La Flèche", a tenté de défendre sur BFMTV les raisons qui l'ont poussé à prendre part aux émeutes qui ont secoué la France la semaine dernière, après la mort du jeune Nahel à Nanterre.
En plateau, le jeune homme reconnaît d'abord avoir "tiré au mortier" et "jeté des pierres" sur les policiers, tout en minimisant la gravité des faits. "Rien de bien méchant", selon lui:
"Je n'ai fait aucun mort, blessé personne. Si on parle concrètement, je n'ai rien fait. C'est rien comparé au policier qui a tué Nahel. Il a ôté une vie, j'ai cassé une vitre à la limite".
Pendant les violences urbaines, "La Flèche" assure avoir refusé de prendre part aux pillages, contrairement à d'autres émeutiers avec lesquels il prend un peu plus de distance. "J'ai montré mon mécontentement en tirant sur la police par exemple. Mais certains casseurs sont juste là pour profiter de la situation, pour voler, pour se faire un peu d'argent. Les pilleurs, on peut les comprendre d'un certain côté et ne pas être d'accord avec eux".
"C'est à cause de tout ce qui se passe dans nos quartiers"
Le lycéen préfère éviter d'employer le terme de "casseurs", car pour lui ces violences urbaines sont liées à "un ras-le-bol général" provoqué par les conditions de vie dans les quartiers. "C'est pas à cause de la mort de Nahel que tout ça a été provoqué. C'est à cause de tout ce qui se passe dans nos quartiers, dans tous les quartiers de France".
"Vous le savez, dans les quartiers il n'y a pas énormément d'argent et on se débrouille comme on peut. C'est ça qui fait qu'il y a eu un soulèvement général", appuie cet homme qui se surnomme "La Flèche".
"Comment on va se faire entendre?", s'interroge-t-il encore, avant d'évoquer les contrôles au faciès de la police qui sont selon lui monnaie courante dans certains quartiers. Il raconte "la peur constante, quand on revient tranquillement du lycée et qu'on se fait contrôler au faciès, pour rien, parce qu'on est des arabes et des noirs". "Nous les jeunes de banlieue, quand on sort dans la rue avec la peur constante de se faire arrêter et de risquer de se faire tuer parce qu'on a fait un refus d'obtempérer".
Et d'ajouter: "Une personne noire, une personne d'origine maghrébine va prendre plus de prison qu'un homme blanc d'un quartier riche, même s'il a fait quelque chose de bien plus répréhensible que moi".
Plus de 3600 individus ont été placées en garde à vue et 380 incarcérés au cours de ces six derniers jours en France dans le cadre des émeutes liées à la mort du jeune Nahel, 17 ans.