BFMTV
Police-Justice

Cocaïne volée: la garde à vue du deuxième policier prolongée jusqu'à mercredi

Membres de la Gendarmerie nationale devant le 36, quai des Orfèvres, siège de la PJ parisienne, ce lundi (photo d'illustration).

Membres de la Gendarmerie nationale devant le 36, quai des Orfèvres, siège de la PJ parisienne, ce lundi (photo d'illustration). - -

Après un premier policier arrêté samedi, un second a été placé lundi soir en garde à vue, jusqu'à mercredi matin inclus. Cet homme apparaît sur les relevés bancaires du premier suspect. Et selon nos informations, un troisième policier était entendu mardi.

L'enquête sur le vol de cocaïne au 36, quai des Orfèvres s'attache désormais à déterminer d'éventuelles complicités au sein de l'institution policière. On apprenait ainsi mardi soir que les empreintes de tous les policiers de la brigade des stupéfiants ont été prélevées.

Après un premier policier interpellé samedi, un deuxième membre de la brigade des Stups a été placé en garde à vue. Selon nos informations, cette seconde garde à vue est prolongée jusqu'à mercredi fin de matinée, tandis qu'un troisième fonctionnaire était à son tour entendu ce mardi.

Ce dernier, intégré à la PAF, la police aux frontières, s’est signalé ce mardi matin à sa hiérarchie et est actuellement entendu comme témoin. Selon nos informations, il a ces derniers temps échangé de nombreux appels téléphoniques avec le premier policier interpellé, dont il se présente comme un ami.

Le deuxième policier arrêté, lui, "apparaît sur les relevés bancaires" du premier suspect, un brigadier des Stups de 34 ans interpellé samedi. Lui, appartient à la brigade des stupéfiants de la police judiciaire parisienne.

Le mystère de la clé

Les enquêteurs doivent notamment répondre à une question-clé: qui a fourni une clé encodée de la salle des scellés au voleur? L'entrée de ce lieu ultrasécurisé, où se trouvaient les 52,6 kilos de cocaïne, n'a pas été forcée. Et seules trois personnes en possèdent un jeu de clé: "le chef d'état major, le patron des stups et son adjoint", énumère Dominique Rizet, consultant police-justice pour BFMTV.

"Une quatrième clé aurait donc été faite", conclut-il. Est-ce l'objet des échanges d'argent entre les deux policiers placés en garde à vue? Les enquêteurs devront le déterminer.

Lundi soir, les enquêteurs restaient néanmoins néanmoins prudents sur le rôle joué par le second policier. "Il s'agit de vérifications normales et cela ne préjuge en rien de la suite de l'enquête", a ainsi déclaré une autre source proche du dossier.

20.000 euros en liquide découverts

La garde à vue du premier suspect, elle, a été prolongée lundi au-delà de 48 heures. Une décision prise "en raison du métier exercé par le suspect et de son affectation, qui lui permet d'avoir une très bonne connaissance des trafics de drogue", selon une source proche du dossier.

Son épouse a été auditionnée comme témoin lundi après-midi, afin d'éclaircir notamment le train de vie du couple et la provenance des espèces saisies à leurs divers domiciles, 20.000 euros en liquide. Le couple possède sept biens immobiliers à Perpignan et sa région, grâce notamment au patrimoine de l'épouse.

Au cours de sa garde à vue, le suspect a affirmé qu'il avait gagné cet argent en jouant à des jeux en ligne. Et a continué de nier farouchement les faits qui lui sont reprochés.

Mathilde Tournier et vidéo: Cécile Ollivier