BFMTV
Police-Justice

Champigny-sur-Marne: ce qu'on sait de la violente agression de deux policiers le soir du réveillon

Des échauffourées ont éclaté dimanche soir, pendant la soirée du réveillon, à Champigny-sur-Marne. Violemment pris à partie, deux policiers ont été blessés. Selon nos informations, ils ont pu quitter l'hôpital lundi en fin d'après-midi.

Deux policiers ont été blessés dimanche soir à Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, lors de leur intervention en marge d'une soirée qui a dégénéré. Selon nos informations, plusieurs dizaines d'individus non invités ont tenté d'entrer de force sur les lieux d'une fête privée. 

Une soirée qui dégénère 

Les faits se sont déroulés peu avant minuit, à proximité d'un hangar dans lequel se déroulait une soirée privée d'environ 200 personnes pour le Nouvel An. La police a été appelée alors que "300 à 400 personnes" voulaient pénétrer dans l'enceinte "qui n'était pas dimensionnée pour (les) accueillir", a expliqué le directeur territorial de la sécurité publique du Val-de-Marne, Jean-Yves Oses, sur notre antenne.

Sous la pression de la foule, "la porte de la salle est tombée et les personnes sont entrées à l'intérieur en nombre important", avant d'être évacuées par la police qui était sur place pour ramener le calme aux alentours de 23h30. "Un groupe d'individus particulièrement virulent s'en est pris aux policiers qui ont dû faire usage de moyens lacrymogènes", a-t-il encore fait observer. Une équipe de policiers a été violemment prise à partie, et deux d'entre eux ont été blessés dans cette intervention.

Plusieurs jours d'ITT pour les policiers blessés 

Il s'agit d'un capitaine et d'une policière, qui se sont vus prescrire respectivement 8 et 7 jours d'ITT. 

"Deux policiers, un capitaine et un gardien de la paix, se sont retrouvés isolés lors d'une intervention sur une soirée privée qui a dégénéré", a détaillé une source proche du dossier. "Les deux policiers sont pris à partie par le groupe, qui fracture le nez d'un des policiers et qui assène des coups violents à la policière, qui souffre de commotions au visage", a par ailleurs indiqué une source policière.

Selon nos informations, les policiers, initialement hospitalisés, avaient quitté l'hôpital lundi en fin d'après-midi. 

Deux personnes en garde à vue

Le commissariat local a été saisi de l'enquête. Deux personnes ont été placées en garde à vue, non pour l'agression des agents mais pour outrages et jets de projectiles, selon nos informations. 

Plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux ces dernières heures, et indiquant avoir été filmées à Champigny-sur-Marne dimanche soir, montrent un groupe d'individus retourner une voiture, puis s'en prendre physiquement à une policière en uniforme, rouée de coups au sol. Les renforts appelés sur place interviennent rapidement et les forces de police font "usage de tirs de grenades et de moyens de désencerclement", a indiqué la source proche du dossier. Plusieurs véhicules, dont deux véhicules des pompiers et de la sécurité civile, ont été dégradés. Le commissaire de Champigny-sur-Marne, ainsi que le maire de la commune, ont tous deux dit devant nos caméras que les autorités n'avaient pas été prévenues de l'organisation de la soirée elle-même. 

Collomb dénonce des "actes inqualifiables"

La classe politique s'est très vite manifestée ce lundi. Au premier rang de ces personnalités, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a réagi à ces violences ce lundi après-midi, sur son compte Twitter.

"Je viens de m’entretenir avec les fonctionnaires de Police agressés. Tout est mis en œuvre pour que les lâches auteurs de ces actes inqualifiables soient appréhendés et condamnés. S’attaquer à nos forces de sécurité, c’est s’attaquer à notre République", a ainsi écrit le ministre.

Le pensionnaire de la Place Beauvau s'est rendu plus tard au commissariat de Champigny-sur-Marne pour "porter son soutien" aux policiers. Il a d'abord déclaré:

"Le capitaine a reçu un coup de poing à la figure et donc a le nez cassé. La gardienne de la paix a été projetée à terre et a eu très peur car elle était entourée d’une série de personnes qui mettaient des coups de pied et des coups de poings. Jeter une femme à terre, c’est déplorable, c’est une conduite inadmissible."

"Ce qui est important c’est qu’on puisse voir les agresseurs et les auteurs de ces exactions. Ils auront des comptes à rendre", a-t-il aussi promis, tout en assurant qu'au plan national la soirée de la Saint-Sylvestre s'était plutôt bien déroulée au plan policier. 

Un "lynchage lâche et criminel" pour Macron 

Le président de la République a également réagi, dénonçant un "lynchage lâche et criminel".

"Les coupables du lynchage lâche et criminel des policiers faisant leur devoir une nuit de 31 décembre seront retrouvés et punis. Force restera à la loi. Honneur à la police et soutien total à tous les agents bassement agressés", a écrit Emmanuel Macron, sur Twitter.

A.S. et R.V. avec Cécile Ollivier et AFP